Le Coin du Chrétien
La messe expliquée à la lumière de la vie du Christ
La messe n'est pas qu'une simple célébration : c'est une rencontre intime avec le Christ, révélé à travers chaque geste, chaque rituel, chaque parole. Pour saisir pleinement cette présence du Seigneur, il convient de comprendre la symbolique christique qui imprègne chacun de ces éléments liturgiques. Explorons la profondeur de ces rituels et gestes variés. Et ouvrons-nous à la découverte de ces symboles !
RITES INITIAUX
Chant et procession d'entrée
Le Christ se présente aux fidèles
Bien que cette considération semble être d'ordre uniquement pratique, la procession d'entrée, qui précède chaque messe, revêt un aspect hautement spirituel. C'est le moment où le prêtre et les acolytes entrent solennellement dans l'église pour débuter la célébration.
Symboliquement, cette procession représente l'entrée de Jésus parmi les fidèles qui l'accueillent dans sa communauté de prière et de sacrements. Le prêtre, en tant que représentant du Christ, est comme la présence vivante du Sauveur parmi son peuple. En fin de procession, le prêtre pénètre le sanctuaire (là où se situe l'autel), un lieu qui par nature représente le Ciel, où le Christ, Grand Prêtre, est "assis à la droite du Père". L'accès au sanctuaire par des marches symbolise l'élévation de nos cœurs vers Dieu et rappelle l'ascension de Jésus au calvaire. Vient ensuite le signe de croix, par lequel l'assemblée se met en présence de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint.
Rites pénitentiels
Kyrie Eleison
Une tradition héritée des premiers temps de l'Eglise
Après avoir confessé nos fautes lors de la prière pénitentielle, l'Assemblée exprime son besoin de la miséricorde divine par le chant du Kyrie eleison. Signifiant "Seigneur, prends pitié" en grec ancien, le Kyrie eleison souligne notre reconnaissance envers le Christ, qui nous rassemble et nous accueille dans sa grâce.
Il nous rappelle que le Christ, compassion manifestée de Dieu, n'a jamais dédaigné ce cri des infirmes et des malades. À ceux qui réclamaient son secours, il l'a donné ; de ceux qui criaient "pitié", il a eu pitié. En entonnant cette prière de supplication, nous nous connectons à une tradition héritée des premiers temps de l'Église, soulignant ainsi la continuité et l'universalité de la foi chrétienne transmise à travers les âges.
Gloria
Après avoir demandé la miséricorde de Dieu, les fidèles entament le Gloria, un chant de louange au Dieu Trinité.
Prière d'ouverture
Cette première oraison invite l'assemblée à entrer dans la célébration par un moment de recueillement, dans lequel on demande aussi à Dieu de nous introduire dans le thème du jour, qui sera abordé dans les lectures bibliques.
LITURGIE DE LA PAROLE
Les lectures de la messe
L'enseignement du Christ
À la messe, on parle souvent du "repas du Seigneur". Mais que serait un repas s'il n'y avait le plaisir de se parler, de s'écouter, de se connaître ? Comme l'a dit Jésus : "L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu" [Mt 4, 4].
Lorsque Jésus accueille ses disciples, il leur prodigue un enseignement. 2000 ans plus tard, l'enseignement du Christ se poursuit avec les lectures de la messe. Les lectures varient tout au long de l'année en fonction des temps liturgiques (Avent, Noël, Carême, Pâques, temps ordinaire) et se divisent en trois cycles, un par an : A, B, C ; aussi, tout fidèle qui va à la messe quotidiennement, au bout de trois ans aura écouté la Bible presque complète.
La première lecture est souvent un passage de l'Ancien Testament, en vue de préparer la lecture de l'Évangile du jour. Car le Christ lui-même l'a proclamé : "N'allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir" [Mt 5,17].
Vient ensuite le chant d'un psaume, comme une réponse à la lecture entendue. Chants de l'Ancien Testament, les psaumes nous apprennent à prier comme Jésus a appris à prier. Ils représentent en quelque sorte les chants du Fils à son Père.
Puis vient la deuxième lecture, le dimanche et les jours de grandes fêtes (solennités). Tirée du Nouveau Testament, elle nous rattache aux premiers chrétiens à qui les Apôtres écrivaient pour les aider à vivre leur foi.
Proclamation de l'Évangile
Jésus nous parle
Voici le moment le plus solennel de la liturgie de la Parole. C'est Jésus lui-même qui nous parle aujourd'hui comme il le faisait voici 2000 ans. Il ne s'agit donc plus seulement de la Parole de Dieu écrite, mais de la Parole de Dieu faite chair réellement. L'Évangile est acclamé comme présence même du Christ vivant : "Louange à toi, Seigneur Jésus". Seul le prêtre ou le diacre peut le lire.
Homélie
Un éclairage actuel de l'Évangile
En établissant un lien entre les Écritures et notre vie quotidienne, le célébrant nous aide à mieux comprendre ce que Jésus vient de nous dire. C'est vraiment un acte du Christ qui, par la bouche du prêtre, rend présente sa Parole.
Credo
En réponse à la Parole de Dieu, les chrétiens proclament leur foi, à travers un "symbole", une profession très ancienne (le symbole des apôtres), ou celle issue des premiers conciles de Nicée (325) et de Constantinople. Une manière de s'inscrire dans une longue continuité de foi.
Prière universelle
Avant la liturgie eucharistique, les fidèles présentent leurs prières pour l'Église et pour le monde.
LITURGIE DE L'EUCHARISTIE
Préparation des dons
"Deux substances sortirent du côté percé du Seigneur : le sang et l'eau"
Dans cette deuxième partie de la messe, on apporte à l'autel les offrandes, le pain et le vin. Le prêtre les présente à Dieu en les offrant afin qu'ils deviennent le Corps et le Sang du Christ. Juste avant de présenter le vin, le prêtre ajoute quelques gouttes d'eau dans le calice. Ce geste symbolique est chargé de significations. Il représente l'union des fidèles avec le Christ (l'eau avec le vin), l'union de la nature humaine et divine du Christ, et rappelle surtout l'eau et le sang qui ont coulé du côté de Jésus lorsqu'il a été percé par la lance. En effet, comme le rappelle Jean, "deux substances sortirent du côté percé du Seigneur : le sang et l'eau" [19, 31-37]. Ces deux éléments ont été interprétés très tôt par les pères de l'Église comme les symboles des deux sacrements fondamentaux du christianisme : le baptême et l'Eucharistie.
Les fidèles sont invités à participer à cette présentation des dons en offrant toute leur vie à Dieu, laquelle sera assumée dans l'unique sacrifice du Christ, qui fait participer chaque croyant à sa mort et à sa résurrection.
La collecte
Un gage de l'amour fraternel
Durant le temps de l'offrande ou offertoire, des corbeilles sont présentées pour recueillir les dons de chacun. Pour autant, la collecte va au-delà de la simple quête d'argent. Contrairement à un impôt, les dons expriment concrètement la participation du fidèle au sacrifice du pain et du vin, en communion avec Jésus.
C'est un peu de soi-même qui est offert : le travail de la semaine, sa propre vie, ses joies et préoccupations, qui sont ainsi unis à la prière et à l'offrande du Christ. Concrètement, cet argent permet à la communauté d'aider les plus pauvres et de soutenir la vie matérielle de l'Église. Comme Jésus, nous voulons nous aussi apprendre à faire de notre vie un don d'amour.
Prière eucharistique
On revit le dernier repas du Christ
La Prière eucharistique, point culminant de la messe, est une longue prière par laquelle se réalise le changement de "substance" du pain et du vin en présence réelle, sacramentelle du Corps et du Sang du Christ. C'est-à-dire le Christ dans le don total de lui-même. Le prêtre, agissant au nom de Jésus, invoque l'action de l'Esprit Saint sur le pain et le vin pour que se réalise cette "transsubstantiation", selon le terme officiel : le pain et le vin ne changent pas "physiquement", mais dans leur être, leur nature profonde.
Dans cette prière, le président de la célébration se souvient du récit de la Cène et, reprenant les paroles de Jésus lui-même, rend présents sa parole et son sacrifice. Ainsi, il ne parle plus à la troisième personne, mais à la première : il ne dit pas "Ceci est le corps de Jésus", mais parle comme le Seigneur lors de son dernier repas : "Ceci est mon corps". Ensuite, le prêtre élève l'hostie puis le calice puis il conclut avec les mots de Jésus : "Vous ferez cela en mémoire de moi".
En préfigurant le sacrifice tout entier du Christ, l'Eucharistie réunit ainsi en un seul événement le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, sa mort sur la Croix le Vendredi Saint et sa Résurrection le dimanche de Pâques. Nous évoquons d'ailleurs explicitement ce dernier point lors de l'anamnèse, l'acclamation scandée (ou chantée) en fin de prière eucharistique : "Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire." Autrement dit, Jésus était mort, il est vivant, il reviendra. L'anamnèse (empruntée du grec anamnêsis : "rappeler à la mémoire") invite à se souvenir de ce que Jésus a fait et continue de faire pour nous.
La prière eucharistique se termine par la doxologie, une louange au Père auquel on présente le don du Christ. En répondant "Amen", l'assemblée répond en fait à toute la prière eucharistique.
Le Notre Père
On entre ensuite dans les rites de communion, par la prière du "Notre Père".
La Paix du Christ
La paix, fil conducteur de la vie de Jésus
À cet instant, le célébrant implore la paix du Christ dans une prière spécifique. Les fidèles échangent cette paix entre eux, se serrant la main ou s'embrassant. Ce geste ne représente pas seulement la fraternité ou l'affection, mais une communion profonde où le Christ est présent.
À Noël, les anges annoncèrent "Paix aux hommes", et cette paix fut également le premier souhait de Jésus aux disciples à l'issue du dernier repas : "Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix". Donner la paix revêt une grande signification : c'est recevoir la paix du Christ, sacrifié pour nous, et la partager à notre tour.
Agnus Dei et fraction du pain
Communion
Il se sacrifie pour le salut du monde
La communion lors de la messe est un moment où les fidèles reçoivent le corps du Christ, présent dans l'hostie. Cet acte, appelé "communio", signifie appartenir à plusieurs. Il crée une union intime entre le fidèle et Dieu, renforcée par les paroles de Jésus : "Prenez et mangez".
Avant de communier, un acte d'humilité et de foi est fait. Le prêtre montre le pain consacré en disant : "Heureux les invités au repas du Seigneur ! Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde". Les fidèles répondent avec les mots "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri", reproduisant ainsi les paroles du centurion de Capharnaüm quand il se reconnaissait indigne de recevoir Jésus dans sa maison. (Lc 7,1-10)
Lors de la communion, Jésus est appelé l'Agneau, symbolisant le sacrifice pour le salut. Contrairement aux agneaux du temple, l'Agneau de Dieu enlève le péché du monde.
L'ENVOI
Bénédiction et Envoi en mission
Le Seigneur nous envoie en mission
À la conclusion de la messe, le célébrant clôt la prière et envoie l'assemblée dans le monde pour partager la Bonne Nouvelle qu'elle a célébrée. Ce moment d'envoi est marqué par la bénédiction du prêtre, une sorte de mandat divin conféré à chaque fidèle pour propager l'amour et la paix du Christ. Lorsque nous répondons par un "Nous rendons grâce à Dieu", c'est un témoignage de notre engagement à répondre à cet appel.
La signification profonde de cette mission – qui est à l'origine du mot "messe" : "ite missa est", "ceci est l'envoi" – est liée à l'injonction du Christ à ses disciples : "Allez donc, de toutes les nations faites des disciples" [Matthieu 28:19-20]. L'envoi en mission à la fin de la messe est une extension de cet appel, nous rappelant que notre devoir en tant que chrétiens ne se limite pas aux murs de l'église, mais s'étend à nos familles, nos communautés et au-delà.
Source : Cathobel
Dossier réalisé par Clément LALOYAUX
Illustrations : © Adobe Stock
SPIRITUS, un acronyme pour apprendre à prier
S comme silence, P comme présence, I comme invocation… SPIRITUS s'avère être un bon guide pour prier efficacement.
Pilier de toute vie chrétienne, la prière ne va néanmoins pas de soi. "Il faut apprendre à prier", recommandait Benoît XVI. "Même ceux qui sont très avant dans la vie spirituelle sentent toujours le besoin de se mettre à l'école de Jésus pour apprendre à prier avec authenticité." La prière n'est jamais acquise. Elle demande de la persévérance, de l'effort, de la régularité.
En cette année 2024 dédiée à la prière en préparation du Jubilé en 2025, le pape François invite les fidèles à "redécouvrir la grande valeur et l'absolu besoin de la prière dans la vie personnelle comme dans la vie de l'Église". Il exhorte notamment à "intensifier leur prière". De la même manière que l'acronyme ARDOR invite à prier après avoir reçu l'Eucharistie, SPIRITUS constitue un excellent fil conducteur pour une prière dense et riche. En latin, "spiritus" signifie "souffle" et fait référence au souffle de l'Esprit saint.
S COMME SILENCE
Demeurer en silence est un premier pas pour entrer dans la prière. La prière naît du silence car l'homme a besoin de silence pour entendre la voix de Dieu parmi la multitude des bruits du quotidien : les préoccupations, les tentations, les doutes…
P COMME PRÉSENCE
Il s'agit ensuite de se mettre en présence de Dieu, de prendre conscience de la présence de Dieu auprès de soi. Dieu est là, Dieu est toujours là d'ailleurs, à chacun de lui ouvrir la porte de son cœur.
I COMME INVOCATION
Prier est d'abord un don de Dieu. Il est bienvenu de commencer sa prière en invoquant l'Esprit Saint afin de recevoir le don de la prière. Une manière aussi d'être habité par le souffle de l'Esprit lors de sa prière.
R COMME RELECTURE
Relire attentivement sa journée ou sa semaine durant sa prière donne l'occasion très concrète de remercier Dieu pour les grâces données, et de demander pardon pour les moments de faiblesse. C'est aussi un moyen d'identifier les signes de la présence de Dieu dans sa vie.
I COMME INTENTION
Il est bon d'élargir sa prière en portant des intentions de prière qui concernent des proches, le monde, l'Eglise, le Pape… Il est possible de confier au Seigneur des personnes vivantes mais aussi les personnes décédées, afin qu'elles soient accueillies auprès de Dieu.
T COMME TEXTES SACRÉS
Élément incontournable de la prière : la Parole de Dieu. Elle nourrit la prière. Il est bon de soutenir sa prière avec un texte du jour ou un passage de la Bible. Le lire lentement, le méditer, en retenir une phrase, permet de s'approprier les paroles du Christ et de les laisser agir en soi.
U COMME UNION À DIEU
C'est le temps du cœur à cœur avec Dieu. Un moment paisible, attentif à la présence de Dieu en soi et à sa Parole. Un temps d'abandon et d'amour : aimer et se laisser aimer.
S COMME SALUT
A la fin de la prière, le temps est venu de remercier Dieu pour ce temps d'oraison et de lui demander sa bénédiction. Il est bon de clore sa prière par un signe de croix, signe distinctif des chrétiens, qui manifeste l'amour du Christ qui s'est offert pour les hommes.
Pentecôte : quels sont les 7 dons du Saint-Esprit ?
Lors de la Pentecôte, les apôtres ont reçu le don de l'Esprit Saint. Il se décline en sept dons particuliers, tous aussi précieux les uns que les autres.
Les Saintes Écritures sont discrètes sur la nature précises des sept dons du Saint-Esprit. Les Actes des Apôtres évoquent la parole de Jésus qui annonce à ses disciples : "Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la Terre" (Ac 1,8). Quelques versets plus tard, dans le récit de la Pentecôte, des langues de feu se posent sur la tête des apôtres réunis : "Alors ils furent tous remplis de l'Esprit Saint : ils se mirent à parler en d'autres langues et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit" (Ac 2, 3-4). C'est donc davantage à la tradition de l'Église — de saint Ambroise à saint Alphonse de Liguori en passant par saint Thomas d'Aquin — que l'on doit la déclinaison de ce don en sept dons particuliers à partir de leurs travaux sur les textes saints.
C'est le prophète Isaïe qui donne le détail de ces dons plus de sept siècles avant l'épisode de la Pentecôte : "Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l'esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur" (Is 11,1-2). Six dons au total, mais le dernier a été subdivisé en deux : la piété et la crainte de Dieu. Sept dons pour finir qui, selon le Catéchisme de l'église catholique viennent "soutenir la vie morale des chrétiens" et sont des "dispositions permanentes qui rendent l'homme docile à suivre les impulsions de l'Esprit Saint".
1 LA CRAINTE DE DIEU
Ce don permet de lutter avec efficace contre l'orgueil — favorisé par "l'esprit d'indépendance et de fausse liberté" qui conduit l'homme à se considérer comme sa propre fin et le sépare de Dieu. Cette crainte n'est pas une "crainte servile", au contraire, elle devient "la source des sentiments les plus délicats".
2 LA PIÉTÉ
Le don de piété est étroitement lié à celui de la crainte de Dieu. Le défaut qu'il cible en priorité est l'égoïsme. La piété, qui fait obstacle à la tentation de la froideur et de l'indifférence, inspire au cœur de l'homme des dispositions à la tendresse et au dévouement et lui permettent ainsi de rejoindre le projet d'amour de Dieu.
3 LA CONNAISSANCE
Le don de connaissance ou de science, permet à l'homme d'avoir accès à la vérité, et de saisir ainsi la volonté de Dieu, et de combattre le mal. Par la connaissance, les ténèbres se dissipent rendant ainsi plus aisé le rejet de l'erreur. "On voit chaque chose dans son véritable jour, qui est le jour de la foi".
4 LA FORCE
Dieu sait que le parcours de l'homme est jalonné d'épreuves, de souffrances et de difficultés. Le don de force lui confère les ressources nécessaires pour les dépasser. L'Esprit Saint se fait "principe d'énergie" pour barrer la route à la faiblesse et au renoncement. Il lui donne enfin la force de témoigner du Christ, même au milieu des loups.
5 LE CONSEIL
Le don de conseil permet d'éclairer la force en permettant à l'homme d'entendre la voix du Saint-Esprit et de la laisser le guider. "Par le don de Conseil, l'Esprit Saint agit sur notre intelligence, de même qu'il agit sur notre volonté par le don de Force", précise Don Guéranger.
6 L'INTELLIGENCE
Le don d'intelligence est d'une nature différente des cinq précédents qui permettent de combattre les inclinaisons négatives de l'homme : l'intelligence permet de l'amener à la contemplation — cette relation intime entre Dieu et l'âme, dans le silence comme dans l'action — qui offre un avant-goût de la félicité céleste.
7 LA SAGESSE
Le don de sagesse est "supérieur" au don d'intelligence auquel il est étroitement lié. L'intelligence conduit à voir le bien que Dieu offre, mais la sagesse permet de le goûter ici-bas. "Cette précieuse Sagesse (…) révèle à l'âme la saveur de Dieu et de ce qui est de Dieu", précise Don Guéranger.
Si le chrétien cultive avec soin ces sept dons de l'Esprit Saint — qu'il reçoit lors de la Confirmation — alors il pourra en cueillir les douze fruits : la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence et la chasteté".
Les conseils très concrets de Benoît XVI pour être un peu plus saint chaque jour
À travers ses homélies, ses audiences, ses discours, le pape Benoît XVI a distillé des petites pistes très concrètes à appliquer dans sa vie de tous les jours pour se rapprocher davantage du Christ.
Loin de l'image du théologien déconnecté des réalités de la vie, Benoît XVI avait une perception très nette des difficultés rencontrées quotidiennement pour rencontrer le Christ. Dans une homélie de l'Avent en 2009, il constate : « Nous faisons tous l'expérience, dans notre existence quotidienne, d'avoir peu de temps pour le Seigneur et peu de temps également pour nous. On finit par être absorbé par ce qu'il faut « faire » ». Qui n'a pas vécu des périodes où la quantité de choses à faire nous submerge et où nous n'avons plus le temps ni la disponibilité d'esprit pour l'essentiel ?
Quel est l'essentiel ? Pour Benoît XVI, c'est la rencontre avec le Christ. « Au début de l'être chrétien, il n'y a pas de décision éthique ou quelque grande idée, mais il y a la rencontre avec un événement, avec une Personne qui donne à la vie une nouvelle perspective et donc une orientation décisive », écrit-il dans sa première encyclique Deus caritas est. La foi est avant toute chose une relation, une rencontre avec Dieu. La nouvelle perspective, c'est de devenir saint. Et c'est en fréquentant régulièrement le Christ, en se laissant « contaminer » par son amour que l'on avance sur le chemin de la sainteté : « Dès que vous devenez l'ami de Dieu, tout commence à changer dans votre vie. Quand vous commencez à mieux le connaître, vous vous apercevez que vous voulez que votre vie reflète un peu de sa bonté infinie » (Discours à l'université de Twickenham, Royaume-Uni, 17 septembre 2010).
Et pour devenir un ami de Dieu, Benoît XVI préconise quelques réflexes tout à fait accessibles et faciles à mettre en place.
1 DEUX FOIS PAR JOUR, AVOIR UN BREF CONTACT AVEC DIEU
Toute relation meurt si elle n'est pas entretenue. C'est vrai en couple, en famille, en amitié, mais aussi avec le Seigneur. C'est pourquoi Benoît XVI disait : « Il ne faut pas commencer ni finir une journée sans avoir au moins un bref contact avec Dieu ». Un simple « contact »! Pas nécessairement une prière donc, mais une pensée, un élan du cœur, un mot de louange ou de gratitude, au début et à la fin de la journée.
2 TOUS LES MATINS, REMERCIER LE SEIGNEUR POUR LE DON DE LA FOI
Lors de sa dernière audience générale le 27 février 2013, Benoît XVI a partagé une belle et courte prière et a encouragé à la réciter quotidiennement le matin, afin d'exprimer son amour au Seigneur et de le remercier pour le don de la foi. Voici la prière en question : « Je t'adore mon Dieu et je t'aime de tout mon cœur. Je te remercie de m'avoir créé, fait chrétien ». Pour Benoît XVI, le don de la foi est « le bien le plus précieux, que personne ne peut nous ôter ! »
3 TOUS LES JOURS, TROUVER UNE OCCASION DE SE RÉJOUIR
« L'aspiration à la joie est imprimée dans le cœur de l'homme », a affirmé Benoît XVI à l'occasion de la 27e journée mondiale de la jeunesse en 2012. Non pas les satisfactions immédiates et passagères, mais « la joie profonde, parfaite et durable qui puisse donner du « goût » à l'existence ». Pour y goûter, encore faut-il identifier les joies simples que le Seigneur nous offre. Benoît XVI donne ainsi quelques occasions de se réjouir : la joie de vivre, la joie face à la beauté de la nature, la joie du travail bien fait, la joie du service, la joie de l'amour sincère et pur. « Et si nous y sommes attentifs, il y a de nombreux autres motifs de nous réjouir: les bons moments de la vie en famille, l'amitié partagée, la découverte de ses capacités personnelles et ses propres réussites, les compliments reçus des autres, la capacité de s'exprimer et de se sentir compris, le sentiment d'être utile à d'autres ».
4 TOUS LES DIMANCHES, RENCONTRER LE CHRIST DANS L'EUCHARISTIE
« Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » (Jn 6, 51). Promesse du Christ lui-même, toute célébration eucharistique actualise sacramentellement le don que Jésus a fait de sa vie. C'est pourquoi, pour Benoît XVI, « il est essentiel de ne jamais laisser passer un dimanche sans une rencontre avec le Christ ressuscité dans l'eucharistie ; cela n'est pas un poids en plus, mais une lumière pour toute la semaine ».
5 TOUS LES JOURS, NOTER UN SIGNE DE DIEU
À l'avant-garde, Benoît XVI évoquait déjà en 2009 l'idée du « bullet journal » . Un journal intime dans lequel on noterait les signes que Dieu nous adresse. Pour prendre conscience et consigner combien Dieu est attentif à chacune de ses créatures et combien Il nous aime. « Chaque événement de la journée est un signe que Dieu nous adresse, un signe de l'attention qu'il a pour chacun de nous. Combien de fois Dieu nous fait percevoir un signe de son amour ! Tenir, en quelque sorte, un « journal intérieur » de cet amour serait un devoir beau et salutaire pour notre vie ! », invitait-il.
6 CONTEMPLER DES ŒUVRES D'ART
Musicien et mélomane, Benoît XVI a fait l'expérience du beau qui mène à Dieu. Il confie, lors d'une audience générale en août 2011, combien un concert de Bach, à Munich, l'avait touché : « Au terme du dernier morceau, l'une des Cantate, je ressentis, non pas de façon raisonnée, mais au plus profond de mon cœur, que ce que j'avais écouté m'avait transmis la vérité, la vérité du suprême compositeur, et me poussait à rendre grâce à Dieu ». La via pulchritudinis, la « voie de la beauté », est une des voies qui peut conduire à Dieu et nous aider à le rencontrer.
« Il existe des expressions artistiques qui sont de véritables chemins vers Dieu, la Beauté suprême, et qui aident même à croître dans notre relation avec Lui, dans la prière », affirme Benoît XVI. « Il s'agit des œuvres qui naissent de la foi et qui expriment la foi ». À nous de lever les yeux vers les cathédrales qui « attirent notre regard et notre esprit vers le haut », ou d'écouter un morceau de musique sacrée à travers lequel « notre âme s'adresse plus facilement à Dieu ».
7 CUEILLIR LES CÔTÉS AMUSANTS DE LA VIE
Dans un entretien assez personnel en vue de préparer son voyage apostolique en Bavière en septembre 2006, Benoît XVI a souligné l'importance de ne pas se prendre trop au sérieux et de savoir goûter les petites joies de la vie : « Je ne suis pas le genre d'homme qui a toujours une histoire drôle à raconter. Mais je trouve qu'il est très important de savoir cueillir les côtés amusants de la vie et sa dimension joyeuse et de ne pas tout prendre de façon tragique ». Et de conclure : « Un écrivain a dit que les anges pouvaient voler parce qu'ils ne se prennent pas trop au sérieux. Et nous, nous pourrions peut-être voler un peu plus, si nous ne nous donnions pas toujours de grands airs ».
8 INVOQUER DAVANTAGE LES SAINTS
Benoît XVI avait une grande dévotion et une grande confiance envers les saints, « ces hommes et femmes qui par leur foi, par leur charité, par leur vie ont été des phares pour de si nombreuses générations, et qui le sont aussi pour nous », assurait-il. Dès la messe inaugurale de son pontificat, le 24 avril 2005, il se confiait à la grande cohorte des saints : « La troupe des saints de Dieu me protège, me soutient et me porte ». Il invite tous les baptisés à faire de même, et plus précisément à « suivre leur exemple, recourir à leur intercession, entrer en communion avec eux ». Car, cite-t-il, « la communauté avec les saints nous unit au Christ de qui découlent, comme de leur source et de leur tête, toutes grâces et la vie du Peuple de Dieu lui-même » (cf Lumen gentium).
9 PRENDRE DES TEMPS DE SILENCE
Malgré la frénésie de la vie, Benoît XVI invite à prendre régulièrement des temps de silence, une voie royale pour rencontrer Dieu, un espace pour laisser parler « la joie, les préoccupations, la souffrance », un temps essentiel « pour discerner ce qui est important de ce qui est inutile ou accessoire ». « Il n'y a pas lieu de s'étonner que, dans les différentes traditions religieuses, la solitude et le silence soient des espaces privilégiés pour aider les personnes non seulement à se retrouver elles-mêmes mais aussi à retrouver la Vérité qui donne sens à toutes choses », constatait-il dans son message pour la 46e journée mondiale des communications sociales en mai 2012. « Si Dieu parle à l'homme aussi dans le silence, de même l'homme découvre dans le silence la possibilité de parler avec Dieu et de Dieu. »
Les trois « batailles » à mener au moment de se coucher
Le manque de discipline, l'anxiété, la colère… voici trois obstacles qui peuvent vous empêcher de vous endormir paisiblement et de vous sentir reposé le lendemain.
Si les spécialistes préconisent de dormir entre 7 et 9 heures par nuit, les Français ne dorment en moyenne que 6h42 en semaine, selon l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Cela représenterait 15 minutes de moins par rapport à l'année dernière et une heure de moins par rapport aux chiffres d'il y a 30 ans. Pourtant, respecter ce temps minimum de sommeil permet entre autres de récupérer ses capacités physiques, psychologiques et intellectuelles, d'améliorer sa santé et sa mémoire, ou encore de diminuer son stress. Il est alors fondamental de veiller aux facteurs qui altèrent votre qualité de sommeil et retardent l'heure du coucher, pour vous en débarrasser et pouvoir enfin dormir le temps nécessaire !
1 LE MANQUE DE DISCIPLINE
Si le matin vous vous levez de votre lit fatigué, alors que vous venez de vous réveiller, il est probable que vous ne respectiez pas complètement votre besoin de sommeil. Si certains sont de « courts dormeurs », d'autres ont besoin d'un sommeil plus long pour se sentir vraiment reposés. Il n'est pas facile toutefois d'établir un horaire pour aller dormir et de le respecter chaque soir. La tentation de continuer à lire son livre, de regarder sa série préférée, ou de scroller sur Instagram est souvent très puissante, mais le lendemain, la fatigue et le manque d'efficacité sont plus forts. La solution serait alors d'avoir une saine discipline et de ne pas retarder inexorablement l'heure du coucher. Les Saintes Écritures le disent bien : « Tiens-toi à la discipline, ne te relâche pas, veille sur elle : elle est ta vie » (Pb 4,13), et elles rappellent également : « En vain.. tu retardes le moment de ton repos… Dieu comble son bien-aimé quand il dort » (Ps 126,2).
2 L'ANXIÉTÉ
Au moment du coucher, il arrive de se refaire le film de la journée et de se laisser envahir par des regrets et des reproches. « J'aurais dû dire ceci » ou «je n'aurais pas dû dire cela », ou de se laisser envahir par le stress à cause de toutes les choses à faire le lendemain. Or, pour s'endormir, la sérénité est une condition essentielle. La Bible le recommande : « Au moment de dormir, nulle anxiété ; une fois endormi, ton sommeil sera doux. Tu n'as rien à craindre » (Pb 3, 24-25). Pour se détendre alors, rien de mieux que de vider son esprit : si vous voulez, faites une liste des points à régler le lendemain mais ensuite, mettez-vous en présence de Dieu pour lui confier tout ce qui vous angoisse et qui pèse dans votre cœur. Il saura vous inonder de sa paix et vous donner un sommeil paisible.
3 LA COLÈRE
Après une journée harassante, il est facile de s'énerver avec ses enfants ou de se disputer avec son conjoint. Cependant, cela peut contrarier pour le reste de la soirée et rendre plus difficile l'endormissement. Même s'il est plus simple de se laisser aller à la colère, il est en réalité indispensable de se réconcilier rapidement pour rétablir la paix en famille. Ne pas avoir de rancunes ou d'amertume favorisera un endormissement plus rapide et paisible et vous permettra, à vous et à vos proches, d'avoir le cœur léger. Alors quand la rage vous envahit, souvenez-vous des sages paroles de saint Paul apôtre aux Éphésiens : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4,26) !
Douze pensées des saints sur la puissance de la prière nocturne :
Les quatre étapes pour passer de l'amour de soi à l'amour de Dieu
Voici les étapes que l'âme doit franchir pour connaître véritablement l'amour de Dieu, selon le Vénérable Fulton Sheen.
Dans son livre Mariés devant Dieu, Mgr Fulton Sheen, évêque auxiliaire de New York de 1951 à 1966, partage une réflexion intéressante sur l'importance de l'amour dans la vie de l'être humain. « L'amour est le désir fondamental de l'homme » : il permet de se perfectionner et de devenir meilleur. Cependant, lorsque cet amour est exclusivement tourné vers soi ou vers l'autre, sans la présence de Dieu, il est profondément stérile et insatisfaisant. En effet, le cœur ne se contentera jamais de soi-même ou de l'autre, mais il a besoin de quelque chose de plus élevé. Il a besoin d'une rencontre personnelle et profonde avec Dieu. Voici les quatre étapes que l'âme doit franchir pour passer de l'amour de soi à l'amour de Dieu, selon Mgr Fulton Sheen.
1 L'ÂME SE REND COMPTE DE SON INSUFFISANCE
« L'âme commence par s'aimer elle-même pour elle-même mais se rend rapidement compte de sa propre insuffisance. Elle s'aperçoit que s'aimer soi-même sans aimer Dieu est comme aimer un rayon de soleil sans aimer le soleil ».
À ce stade, la personne commence à rechercher comment s'aimer elle-même. Elle sonde les profondeurs de son ego, mais ne trouve pas la paix. Elle cherche, mais ne trouve pas de solutions qui arrivent à la satisfaire. Elle se sent incomplète, dans une poursuite insatiable de bonheur et dans un désir constant d'être aimée. Elle prend alors conscience d'être malheureuse sans Dieu. C'est le constat de Pascal : sans Dieu, « le moi est haïssable ». Sa vie commence alors à être orientée vers le Seigneur.
2 L'ÂME AIME DIEU POUR LES FAVEURS QU'IL ACCORDE
« Dieu est aimé non pour Lui-même, mais pour soi. C'est à ce stade que l'on fait des prières de demande parce que Dieu est aimé à cause des faveurs qu'il accorde ».
L'être humain a tendance à rechercher sa propre récompense. C'est l'amour de Pierre lorsqu'il a demandé à Jésus : « Nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? » (Mt 19,27). Dans cette deuxième étape, la personne se tourne vers Dieu pour les bénéfices qu'Il peut lui accorder. Face aux multiples épreuves de la vie, l'âme trouve en Dieu une source à laquelle elle peut constamment puiser et qui la soutient.
3 L'ÂME AIME DIEU POUR LUI-MÊME
« Dieu est aimé pour Lui-même et non pour nous. L'âme s'intéresse plus au Bien-aimé qu'à ce que le Bien-aimé donne »
L'âme cesse de vouloir posséder et de chercher Dieu uniquement lorsqu'elle a besoin de quelque chose. Elle apprend à le connaître davantage, à établir une relation avec Lui et à répondre à ses demandes. Dans cette troisième étape, l'âme aime Dieu sans rien attendre en retour.
4 L'AMOUR DE SOI EST ABANDONNÉ
« Le stade final est celui des rares moments où l'amour de soi est complètement abandonné, a complètement disparu et se confond avec l'amour de Dieu ».
C'est l'étape la plus difficile pour l'âme, mais c'est l'étape ultime, celle qu'ont vécu saint François d'Assise, Padre Pio ou d'autres grands saints qui ont abandonné leur vie en se laissant transfigurer par le Seigneur jusqu'à devenir ses instruments. Dans cette étape, l'âme se met à ressembler à Dieu et vit une grande unité avec Lui. Comme l'écrivait saint Paul apôtre : « Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20).
À travers ces étapes essentielles pour atteindre la sainteté, l'âme passe de l'amour de soi à l'amour de Dieu. Dans ce chemin unique pour chacun, et quelque soit le stade dans lequel l'âme se trouve, il est toujours possible de s'élever davantage et de rechercher une plus grande proximité avec le Seigneur.
Pratique : « Mariés devant Dieu » , Mgr Fulton Sheen, Saint-Rémi, janvier 2013, 220 pages, 17,00 €
Cette prière à saint Joseph réputée infaillible
Dès lors qu'elle est dite avec foi et dans un but spirituel précis, cette prière à saint Joseph serait "infaillible".
Bien qu'aucune parole de saint Joseph ne nous ait été rapportée dans les Écritures, son exemple d'obéissance silencieuse, sa place à la tête de la Sainte Famille et son rôle auprès de Jésus dans ses années de jeunesse en ont fait l'un des saints les plus populaires et les plus vénérés.
On dit généralement que le culte à saint Joseph remonte aux alentours des IIIe ou IVe siècles. Mais il semblerait qu'une prière restée célèbre remonte à une période encore plus ancienne, puisqu'elle daterait des tous débuts de l'ère chrétienne. Dans les livrets de prière, elle est toujours accompagnée de ce petit texte :
Cette prière a été trouvée en l'an 50 après Jésus Christ. En 1505, le pape Jules II l'envoya à l'empereur Charles qui partait en guerre. Quiconque lira cette prière, ou l'entendra ou la gardera sur soi, ne mourra pas subitement, ni ne se noiera, ni ne mourra des effets du poison ; nul ne tombera non plus entre les mains de l'ennemi, ne périra pas dans un incendie, ni ne sera vaincu en bataille.
Pour obtenir n'importe quelle faveur il convient de la dire neuf matins consécutifs. Elle a toujours été exaucée. Il faut donc s'assurer de vraiment désirer ce que l'on demande. On dit de cette prière ancestrale qu'elle est infaillible, si tant est qu'elle est dite avec ferveur et persévérance et que la demande formulée permet de grandir spirituellement.
« Ô Saint Joseph dont la protection est si grande, si forte et si prompte devant le trône de Dieu, je mets en toi tous mes intérêts et désirs. Ô Saint Joseph, assiste-moi par ta puissante intercession et obtiens pour moi de ton divin Fils toutes les bénédictions spirituelles par Jésus Christ notre Seigneur, de telle manière qu'ayant engagé ici-bas ton pouvoir céleste, je puisse offrir mes remerciements et mon hommage au Père qui nous aime.
Ô Saint Joseph, je ne me fatigue jamais de vous contempler toi et Jésus endormi dans tes bras ; je n'ose pas approcher pendant qu'Il se repose près de ton cœur. Embrasse-Le en mon nom et baise sa tête délicate pour moi et demande-lui de m'embrasser à son tour lors de mon dernier soupir.
Saint Joseph, patron des âmes du purgatoire, prie pour moi ! »
Souvenez-vous que Dieu répond toujours à nos prières, même si sa réponse n'est pas toujours celle que nous attendons.
Les dix traits de caractère de saint Joseph utiles pour notre vie :
La foi
Dès que l'ange annonce à Joseph que l'enfant attendu par Marie vient de Dieu, il s'incline avec docilité et ne cherche pas les raisons de ce prodige. Il y croit sans la moindre hésitation et passe à l'action comme l'ange le lui a ordonné. Pour lui, croire signifie vivre dans l'histoire ouverte à l'initiative de Dieu qui dans le Christ s'est fait chair, en s'unissant pour toujours à notre humanité.
La fidélité
Saint Joseph est le père de Jésus, mais il est aussi « l'époux de Marie ». Chez Luc, l'Ange apparaît à une vierge « fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David » (Luc 1, 27). Par conséquent, Joseph est d'emblée lancé dans une aventure qui lui réserve bien des surprises. Mais quel époux est donc Joseph ? C'est un homme qui quitte ses certitudes, ses habitudes, son confort peut-être, son pays. Et tout cela pour être fidèle à Marie et au couple qu'il forme avec elle.
La pauvreté
Même s'il dispose de peu de biens matériels, saint Joseph se contente de sa situation. Il ne cherche jamais à mettre en avant son titre de descendant de David. Sa pauvreté ne retire rien à sa noblesse. Au contraire, il est très heureux d'avoir près de lui Jésus. Il s'estime ainsi riche et fait tous les jours de nouveaux efforts pour être détaché de toute passion possible et s'abandonner encore plus à Dieu.
L'humilité
Saint Joseph est amené à de nombreuses reprises à agir avec humilité. Il accepte sans murmure la volonté de Dieu, lui dont les aïeux ont régné autrefois sur Israël ! Il a un trésor chez lui – un Dieu-Homme, et il n'en parle pas. Il reste discret en méditant sur ce mystère en secret. Et quand il s'approche de Jésus nouveau-né, c'est pour l'adorer avant de lui commander des ordres paternels…
L'espérance
Saint Joseph n'a peut-être jamais fait plus preuve d'espérance qu'en acceptant la mission de prendre soin de Jésus et de Marie. Elle est le principe même de sa confiance et de sa sérénité : Il en fait preuve à toutes les heures de sa vie, notamment quand l'Ange lui demande de s'enfuir avec l'Enfant et sa Mère en Égypte. S'il agit avec une telle simplicité c'est parce qu'il a confiance en Dieu. Il sait que Dieu veillera sur le dépôt « doublement » précieux qui lui est confié.
La patience
" Être patient c'est supporter les maux qui nous pressent sans se plaindre ni se rebuter, aussi prolongés qu'ils puissent être", comme l'explique saint Alphonse de Liguori. C'est aussi, selon saint Thomas d'Aquin, réagir contre les idées noires et cultiver au quotidien la joie profonde. À ce double titre, saint Joseph est un modèle de patience. Il prend systématiquement sur lui toutes les peines et les angoisses et n'en laisse rien passer jusqu'à Marie et Jésus.
La force d'âme
Saint Joseph est habité par une force intérieure. Grâce à elle, il supporte les différentes épreuves auxquelles il est soumis : l'incertitude quant à l'énigme morale de Marie, la peur de la mort pour Jésus aussi bien que pour son Épouse et pour lui-même à cause de la persécution d'Hérode. Cette force d'âme est au cœur de sa personnalité. Les litanies qui l'invoquent commencent souvent ainsi : Joseph fortissime, ora pro nobis.
L'obéissance
Saint Joseph ne se scandalise pas de l'ordre inattendu de la part de l'Ange qu'il faut s'enfuir en Égypte. Il ne commente pas, il ne proteste pas. Il ne pense même pas l'interroger sur l'avenir et un éventuel retour, bien que l'Ange lui en parle en termes très vagues : « Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse ». Animé de zèle, il obéit et affronte tous les hasards du voyage. Et s'il est résigné à la volonté de Dieu, son cœur ne peut pas ne pas ressentir de la peine en entendant Jésus pleurer à cause du froid et d'autres incommodités éprouvées au cours du voyage.
La disponibilité
Joseph est disponible à la volonté de Dieu : qu'il s'agisse de prendre chez lui Marie qui est enceinte, de faire face à la naissance de Jésus dans des conditions pour le moins inconfortables, ou de s'enfuir pour échapper à la folie meurtrière d'Hérode, c'est avec un cœur paisible que saint Joseph accueille l'imprévu, voire l'incompréhensible. S'il est important de prévoir, d'organiser, de gérer ses affaires "en bon père de famille", il lui faut savoir y renoncer pour suivre la volonté de Dieu, si déroutante soit-elle. Et surtout ne jamais s'inquiéter parce que Dieu sait mieux quiconque ce dont chaque famille a besoin.
Le sens du travail
Pour saint Joseph, le travail est une expression de l'amour. De toutes les vertus qu'il va enseigner à Jésus, la conscience professionnelle est une des plus importantes. Joseph sanctifie le travail en démontrant que sa valeur ne se mesure pas à l'argent qu'il rapporte mais à l'amour que l'on met à l'accomplir. En travaillant, il ne cherche pas une occasion de s'affirmer, mais il pense aux siens, à Jésus et à Marie.
Cinq signes qui montrent qu'il est temps d'aller se confesser
Tout comme les maladies du corps se détectent par les symptômes, celles de l'âme ont aussi des indicateurs qui signalent que c'est le bon moment pour aller se confesser.
Oui, le péché mortel tue la grâce sanctifiante reçue au baptême, cette grâce qui a effacé le péché originel et a fait du baptisé un enfant de Dieu. Le Catéchisme de l'Église catholique enseigne d'ailleurs que « la grâce du Christ est le don gratuit que Dieu nous fait de sa vie infusée par l'Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du péché et la sanctifier : C'est la grâce sanctifiante ou déifiante, reçue dans le Baptême. Elle est en nous la source de l'œuvre de sanctification « [CEC 1999].
En grandissant et avec l'usage de la raison, le chrétien comprend qu'en commettant une faute grave, il retomberait dans le malheur de la mort spirituelle. C'est pour cette raison que le Seigneur Jésus a institué le sacrement de la confession (Jn 20,23) afin que les péchés soient pardonnés et que la grâce perdue soit restaurée : « Ceux qui s'approchent du sacrement de Pénitence y reçoivent de la miséricorde de Dieu le pardon de l'offense qu'ils lui ont faite et du même coup sont réconciliés avec l'Église que leur péché a blessée et qui, par la charité, l'exemple, les prières, travaille à leur conversion » [CEC 1422].
Une fois la grâce restaurée, chacun est appelé à faire attention à son comportement, afin de ne pas commettre de péchés graves. Cependant, il est inévitable pour l'homme de tomber dans les péchés véniels. Ces péchés affaiblissent la volonté et diminuent la grâce sanctifiante, et il est donc nécessaire d'aller recharger ses batteries en allant se confesser régulièrement. Mais comment discerner que ce moment est arrivé ?
Ainsi, comme toute maladie se détecte par ses symptômes, lorsque l'âme tombe malade, elle présente également des signes. En voici quelques-uns :
1 SE METTRE FACILEMENT EN COLÈRE
Les premiers jours après une confession, tolérer certains défauts des autres, attitudes ou situations est plus facile. Cependant avec le temps, cette patience s'épuise et il est plus difficile de justifier son prochain. Plus le temps passe, et plus la colère ou l'agacement arrive rapidement à la moindre provocation.
2 CÉDER FACILEMENT À LA TENTATION
La tentation est toujours présente, elle guette chaque personne et attend la moindre imprudence de sa part pour l'attaquer et le faire trébucher. Lorsque vous vous sentez plus faible face à la tentation, le voyant rouge s'allume : il est urgent de regagner du terrain sur le péché ! Rien de mieux qu'une bonne confession pour redemander à Dieu sa force.
3 NE PAS VOULOIR PRIER NI ALLER À LA MESSE
Une paresse spirituelle inexplicable commence à vous envahir. Vous êtes moins assidu à la prière et vous avez moins envie de prier, assister à la messe vous semble de plus en plus inutile, et vous trouvez des excuses pour ne pas y aller… jusqu'à la manquer véritablement. À ce moment-là, vous réalisez que vous avez été vaincu : c'est le bon moment pour aller voir un prêtre et reprendre un nouveau départ dans votre vie de prière.
4 AVOIR DES PENSÉES PESSIMISTES
La tristesse est présente, et vous ne savez pas exactement pourquoi. Lorsqu'il vous est difficile d'être optimiste, que vous avez l'impression que tout se passera mal, que vous êtes enclin à penser du mal des autres, que rien ne vous semble juste et que vous trouvez des défauts chez chacun, il est peut-être temps d'aller se confesser.
5 SE DÉVALORISER
Peut-être pensez-vous que tout le monde est contre vous, qu'ils n'apprécient pas ce que vous faites et que vous seriez peut-être mieux loin de votre famille, de vos amis ou de vos collègues de travail ? Vous n'aimez pas votre apparence et votre estime de vous-même décline ? Si vous ressentez cela, allez vite vous confesser. Vous avez besoin que le Seigneur vous rappelle que vous êtes son enfant, créé par Lui, et que vous avez une dignité inestimable.
D'autres signes pourraient encore être ajoutés à cette liste, mais cela vous permet d'avoir une première grille de discernement pour sentir que c'est le bon moment pour une nouvelle confession. Le Seigneur vous recevra avec amour comme le père a accueilli son fils prodigue : « Mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Lc 15, 23-24).
Douze pensées lumineuses des grands saints sur la confession :
Pourquoi (et comment) méditer la Bible ?
Pour expérimenter la présence de Dieu dans son quotidien et se ressourcer au milieu du bruit incessant de notre société, rien de tel que la méditation de la Bible ! Une méthode simple pour la pratiquer et en voir les bienfaits dans sa vie.
Dans ses Pensées, le philosophe Pascal (1623-1662) déduit de ses observations du genre humain que « tout le malheur de l'homme vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre ». L'homme, face à son angoisse de la mort, cherche sans cesse à se « divertir », autrement dit à détourner son esprit des sujets fondamentaux. Les guerres, les jeux vidéo, ou encore la dépendance aux réseaux sociaux sont autant d'exemples de « divertissement » dans la perspective pascalienne réactualisée à l'aune de notre époque.
Une autre alternative face à la peur de la mort mais aussi face au stress d'une vie effrénée est tout simplement de consacrer du temps à réfléchir au sens de notre existence, et à ce qui nous attend après la mort. À une époque où le « rendez-vous avec soi-même » est très prisé, la méditation biblique offre un autre type de recentrage : sur Dieu, sur sa Parole, sur ce que Dieu accomplit en nous à travers sa Parole.
Qu'est-ce que la méditation biblique ?
Plusieurs passages des Écritures, et notamment les Psaumes, nous éclairent sur la méditation. Ainsi le psalmiste déclare-t-il dans le tout premier psaume :
« Heureux l'homme qui ne suit pas le conseil des méchants (…) mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel et la médite jour et nuit ! » (Ps 1).
Le verbe hébreu « hagah » (הַגַה) recouvre plusieurs verbes français comme « méditer, dire, penser, célébrer, annoncer, proclamer, soupirer, gémir ».
Nous apprenons au travers des psaumes (1.2, 63.6, 143.5) que la méditation se pratique dans un lien personnel à Dieu, de façon incessante (« jour et nuit »), et qu'elle concerne divers sujets : Dieu lui-même ; les œuvres de Dieu ; sa loi. Le psaume 77 (Ps 77, 12) ajoute l'idée de raconter à d'autres les œuvres de Dieu. La méditation débouche donc sur l'annonce de la Parole.
Ainsi, la méditation telle que rapportée dans l'Ancien Testament consiste, dans un lien personnel à Dieu, à se remémorer qui Il est, quelle est sa loi et quelles sont ses œuvres ; à pratiquer cette activité jour et nuit au sein de ses activités quotidiennes ; enfin, à raconter les œuvres de Dieu.
Dans le Nouveau Testament, c'est Marie, en première disciple de son fils Jésus, qui nous offre un parfait exemple de méditation. L'Evangile de Luc (Lc 2, 19) nous dit qu'elle « gardait le souvenir de tout cela et le méditait dans son cœur ». Le verbe grec « sumballo » (συμβάλλω) définit l'action de « jeter ensemble », de converser, de repasser dans son esprit, de conférer avec soi-même, enfin de rencontrer.
La méditation consiste à se remémorer en tout temps les paroles et les œuvres du Christ.
Nous voyons que la méditation mariale consiste, dans l'intimité de son cœur, à faire mémoire des paroles et événements liés au Messie. Marie médite les paroles des bergers sur son fils ainsi que tous les événements liés à son Incarnation. Elle fixe son regard sur lui, sur sa vie, plus tard sur ses paroles. Elle se les répète et converse avec elle-même pour leur donner vie.
Enfin, deux versets de l'Évangile de saint Jean (Jn 15, 4 et 7) nous font entrer plus profondément dans le sens de la méditation. L'apôtre nous apprend que le Christ demeure en nous lorsque ses paroles demeurent en nous. En somme, quand on médite la Bible, Jésus-Christ demeure et agit en nous.
Depuis la venue du Christ sur la terre, nous pouvons dire que la méditation consiste à se remémorer en tout temps les paroles et les œuvres du Christ pour les graver dans notre cœur, et en trouver, aidés de l'Esprit Saint, l'application heureuse dans notre vie quotidienne.
Comment méditer ?
La méditation biblique demande deux prérequis : le premier est de lire sa Bible ; le deuxième est de comprendre ce qu'on lit. Cette activité, bien que personnelle, est donc à relier à une vie communautaire afin de recevoir l'enseignement éclairé de ceux qui comprennent déjà le sens des Ecritures. On peut penser ici à la rencontre de l'apôtre Philippe et du néophyte éthiopien dans les Actes des apôtres (Ac 8, 30-31). Le néophyte accepte l'aide de Philippe pour comprendre le livre d'Esaïe.
Afin d'inscrire la méditation au cœur de votre vie, il est judicieux de réserver un créneau chaque jour pour la lecture de la Bible. Il existe de nombreux plans de lecture de la Bible en un an, disponibles également en application mobile.
Quelle que soit votre méthode de lecture, sur papier ou via une application, vous avez la possibilité de surligner les passages qui font plus particulièrement écho en vous lors de votre lecture. À l'issue de votre lecture, sélectionnez un passage de quelques versets que vous méditerez au long de la journée. Il peut s'agir d'une Parole de Dieu, d'un événement ou encore du comportement d'un homme ou d'une femme qui vous a touché. Voici une méthode simple que vous pouvez adopter pour méditer :
- Invoquez l'Esprit Saint pour qu'il vous éclaire et vous donne la sagesse.
- Relisez, si possible tout fort, le passage que vous avez sélectionné. N'hésitez pas à le répéter plusieurs fois lentement.
- Conversez avec vous-même. Qu'est-ce que l'Esprit Saint veut me dire personnellement ? Qu'est-ce que j'apprends sur Dieu et sur ses œuvres dans ce passage ?
- Réfléchissez à l'application concrète dans votre vie. Qu'est-ce que Dieu veut faire en moi par cette parole ?
- Tout au long de la journée, vous pouvez repenser au passage médité, tout en laissant cette parole agir en vous et vous transformer.
Les bienfaits de la méditation biblique
Pratiquée régulièrement, la méditation biblique apporte beaucoup de bienfaits. Elle nous permet d'expérimenter la présence de Dieu au sein de notre quotidien et de nous laisser « transformer par le renouvellement de notre intelligence », selon les termes de l'apôtre Paul (Rm 12, 2).
A une époque où Internet nous plonge dans le virtuel et devient pour beaucoup un lieu de vie, la méditation biblique a ceci de sain qu'elle nous enracine dans la concrétude de notre vie considérée à l'aune des Ecritures. Elle nous ancre dans la Parole de Dieu au-delà des aléas et épreuves de la vie. « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Mt 24, 35). Enfin, si l'on en croit le psalmiste, elle nous rend heureux ! Alors pourquoi s'en priver ?…
Source : Aleteia ; Aliénor Strentz est docteur en ethnologie-anthropologie, enseignante et fondatrice du blog « Chrétiens heureux » .
Sept manières originales de lire la Bible
Colorer certains passages, lire à haute voix… Voici sept manières originales de lire ou relire la Bible, pour mieux s'imprégner de la Parole du Seigneur.
Qui a dit que la Bible était compliquée, difficile, pénible ou que sais-je encore ? Si ce mensonge était vrai, ce serait un comble pour le livre le plus lu de tous les temps (et de loin ! désolé Mesdames A. Christie, J.K. Rowling et T. Martin). Une preuve de l'intérêt unique et fascinant que suscite ce « livre » pourrait être la diversité des manières de le lire qui existe. Voici les sept plus originales. Au lecteur – dans la liberté des enfants de Dieu – de choisir l'une ou l'autre, et sous l'inspiration du même Esprit Saint ayant écrit la Bible, d'adapter ces idées à sa vie afin que celle-ci soit vivifiée par celle-là.
1 COLORER CERTAINS PASSAGES
Tel un Indiana Jones et son lasso nécessaire pour affronter les contrées lointaines, munissez-vous de crayons de couleur et lancez-vous dans la lecture, y compris de textes moins attirants. Une couleur pour les phrases inspirantes, une autre pour les attitudes, encore une autre pour les prières… Le livre des Rois vous révélera des merveilles, les Juges seront le coffret d'un précieux diamant… Et comme notre aventurier revisitant les classiques pour y découvrir les messages codés, les Evangiles prendront une nouvelle… couleur.
Fruits de la méthode : la mise en relief, l'attachement à certains passages, la mémorisation pour ceux qui sont dotés d'une mémoire visuelle…
2 LIRE À VOIX HAUTE
Tel le Fabrice Luchini qui sommeille en vous, creusez le texte, disséquez chaque mot pour y trouver toujours la vie et la vérité qui s'y cachent… Dans votre coin de prière ou debout sur une chaise, murmurez les passages à souffler au coin d'une oreille et criez les passages à proclamez… A la différence de l'acteur, nul besoin de travail acharné ni d'un public, cet exercice peut se faire débutant et vaut déjà pour vous…
Fruits de la méthode : le lien renoué avec la tradition orale, la mémorisation pour ceux qui sont dotés d'une mémoire auditive…
3 RETRANSCRIRE À LA MAIN
Tel un faussaire, prenez votre plus mignon carnet à tissu liberty ou la feuille disponible, votre plus beau stylo plume ou votre bic préféré et lancez-vous dans la réécriture… de la Bible ! Passage après passage, prenez le temps d'écrire à la main chaque mot du verset médité, et même du chapitre entier… par l'écrit qui repose votre esprit, accordez-vous le temps et l'attention, recevez chaque mot. A votre cœur ensuite de le méditer…
Fruits de la méthode : le temps passé, la prise en compte des styles, la mémorisation pour ceux qui sont dotés d'une mémoire graphique…
4 LIRE LE MÊME PASSAGE CHAQUE MATIN
Tel un mari qui au lever rappelle à sa femme qu'il l'aime, choisissez la fidélité à ces Ecritures pas toujours compréhensibles (au lecteur d'arrêter la comparaison conjugale quand bon lui semble), apparemment contradictoires, parfois franchement rébarbatives… et qui trahissent pourtant un amour lumineux et nourrissant. Osez méditer le même passage (le même verset ?) des semaines durant… pour creuser, méditer, admirer ce mystère de la Parole. Vous pouvez même vous imposer d'avoir reçu quelque chose de cette méditation avant de passer à la suite.
Fruits de la méthode : la fidélité, l'expérience d'une lumière dans la médiocrité…
5 LIRE UN BOUT D'ÉVANGILE LE SOIR, COMME UN ROMAN
Tel un bon Alexandre Dumas, avant d'éteindre, replongez dans votre feuilleton biblique préféré. Lisez quelques lignes ou chapitres, à la suite, sans méditer ni réfléchir… Laissez-vous prendre ou perdre par l'histoire. Bon nombre de livres de la Bible sont des histoires… Lisez-les comme telles ! Comme le disait une athée découvrant la Bible, « c'est merveilleux c'te bouquin! c'est dingue comme il y a de tout dans la Bible ! »
Fruits de la méthode : plongée passionnante dans un univers, découverte de certaines histoires qui restent en mémoire…
6 PARTAGER À UN FRÈRE DE LECTURE UN VERSET
Tel un Dupont, trouvez-vous votre Dupond, et engagez-vous à lire chaque matin un passage des Ecritures (le même ou un différent) puis d'envoyer à votre frère d'arme le verset qui vous marque. Le sms ou mail reçu sera un encouragement à lire la Bible, une possible occasion d'y repenser en journée et peut-être source de partages la prochaine fois que vous voyez.
Fruits de la méthode : fraternité spirituelle, fidélité…
7 SURLIGNER LES PUNCHLINES
C'est la version Andy Warhol et Robin des Bois de la première manière. Affûtez votre arc du plus beau stylo vert-jaune-orange ou bleu fluo, levez ce dit stylo, prêt à bondir. Puis visez juste en lisant un passage des Ecritures et à la moindre phrase marquante, touchante, interpellante ; shlap, vous surlignez ! Le pire des textes de lois contenant des merveilles de sagesse, voilà un moyen efficace de goûter (et vous convaincre une fois pour toute) de la puissance de vie présente dans la Bible.
Intérêt de la méthode : mémorisation de passages forts, hausse du capital sympathie de manière générale pour la Bible…
Les quatre sources qui alimentent la prière
La Parole de Dieu, la liturgie de l'Église, les vertus théologales, et "l'aujourd'hui". L'Église identifie quatre sources pour rendre sa prière vivante.
Dans la vie de chaque chrétien, plusieurs sources permettent d'alimenter sa prière et de s'abreuver de l'Esprit Saint, cette eau vive qui "jaillit en Vie éternelle". Le Catéchisme de l'Église catholique en identifie quatre.
1 LA PAROLE DE DIEU
En citant saint Ambroise de Milan (339-387), le Catéchisme de l'Église Catholique encourage les croyants à lire souvent la Bible et à accompagner cette lecture par la prière. En lisant et en méditant la Parole de Dieu, en effet, l'homme peut prier et dialoguer avec Dieu dans son cœur. « La prière doit accompagner la lecture de la Sainte Écriture pour que se noue un dialogue entre Dieu et l'homme, car 'c'est à lui que nous nous adressons quand nous prions, c'est lui que nous écoutons quand nous lisons les oracles divins' ». [CEC 2653]
2 LA LITURGIE DE L'ÉGLISE
Une autre source qui alimente la prière des fidèles est la liturgie de l'Église. « La mission du Christ et de l'Esprit Saint qui, dans la Liturgie sacramentelle de l'Église, annonce, actualise et communique le Mystère du salut, se poursuit dans le cœur qui prie », souligne le Catéchisme. Pendant et après la messe, le chrétien garde en son cœur un esprit de prière, et prolonge celle qui a commencé avec la Liturgie : « La prière intériorise et assimile la Liturgie pendant et après sa célébration. Même lorsqu'elle est vécue « dans le secret » (Mt 6, 6), la prière est toujours prière de l'Église, elle est communion avec la Trinité Sainte. » [CEC 2655]
3 LES VERTUS THÉOLOGALES
La charité, la foi et l'espérance, qui sont les trois vertus théologales, sont sources de toute prière. Comme le souligne le Catéchisme de l'Église Catholique : « On entre en prière par la porte étroite de la foi ». L'Esprit Saint éduque aussi « à prier dans l'espérance », en attendant le retour du Christ, et encourage à puiser dans l'Amour qui est « source » et « sommet de la prière ». [CEC 2656-2658]
4 « L'AUJOURD'HUI »
C'est dans les évènements de chaque jour que l'homme peut trouver des raisons de prier. C'est dans le présent qu'il peut rencontrer Dieu: « ni hier ni demain, mais aujourd'hui » [CEC 2659]. Comme le chante le psalmiste, « aujourd'hui, puissiez-vous écouter sa voix ; n'endurcissez pas vos cœurs » (Ps 94).
Les trois « batailles » à livrer dès le réveil
La paresse, le manque de prière, le retard : voici trois mauvaises habitudes contre lesquelles lutter dès le matin pour commencer la journée du bon pied.
Vous sentez-vous souvent submergé par le nombre de choses à faire ? Cela est peut-être dû à de mauvaises habitudes instaurées notamment le matin et qui peuvent impacter toute votre journée. Avec de simples ajustements, vous aurez une meilleure qualité de vie et une meilleure santé émotionnelle. Ces bonnes habitudes vous aideront à gagner les premières batailles dès le matin et vous donneront la force d'affronter d'autres batailles plus importantes au cours de votre journée. Voici quelques bonnes habitudes que vous pouvez adopter dès le lever du soleil.
1 LA PARESSE
Le matin, le réveil vous semble être votre pire ennemi ? Qui n'a jamais pensé cela après un sommeil profond et agréable… Quand l'alarme sonne soudainement pour vous crier qu'il est temps de se lever, votre première réaction est peut-être celle de le retarder pour vous reposer quelques minutes de plus, mais qu'en pensez-vous ? Vous avez déjà perdu la première bataille de la journée : celle contre la paresse. La solution serait d'appliquer « la minute héroïque » proposée par saint Josemaría Escrivá de Balaguer dans son livre Chemin : « La minute héroïque. — C'est l'heure précise de te lever. Sans hésitation : une pensée surnaturelle et… debout ! — La minute héroïque : tu as là une mortification qui renforce ta volonté et n'affaiblit pas ta nature » [n° 206].
2 L'OUBLI DE LA PRIÈRE
Les autres batailles sont liées à la première, car le fait de retarder le réveil amène à se lever plus tard, à avoir moins de temps pour se préparer, et à délaisser par exemple la prière. Comment y remédier ? Au réveil, donnez priorité au Seigneur, consacrant quelques minutes pour confier cette nouvelle journée à Dieu et en étant conscient que chaque jour est un nouveau départ et une bonne occasion pour donner le meilleur de soi-même. N'oubliez pas de confier vos activités et toute votre journée à la Vierge Marie, pour qu'elle vous aide à surmonter les tentations et les péchés avec prudence et tempérance.
3 LE RETARD
Dès votre réveil et au cours de toute votre journée, luttez contre le retard : réservez un temps spécifique et adéquat pour chaque chose, ne vous laissez pas distraire et essayez de finir à temps ce que vous devez accomplir. Ensuite prenez l'habitude d'arriver en avance à chaque rendez-vous, à l'école, au travail ou avec vos amis, car le temps des autres est aussi précieux que le vôtre. Ce sont des bonnes habitudes qui changeront le reste de votre journée.
Qu'est-ce que la communion des saints ?
Dans le Credo que nous récitons chaque dimanche, nous affirmons croire "à la communion des saints". S'il s'agit d'un dogme de l'Église, nous avons souvent bien du mal à en percevoir les effets.
« C'est la volonté du Bon Dieu qu'en ce monde les âmes se communiquent entre elles les dons célestes par la prière, afin que, rendues dans leur patrie, elles puissent s'aimer d'un amour de reconnaissance, expliquait sainte Thérèse de Lisieux à une novice. Le bonheur de chacun des élus sera celui de tous. » On peut définir la communion des saints comme une forme de solidarité surnaturelle entre les morts et les vivants ; solidarité, dérivée du latin solidus (solide, durable), manifestant une dépendance mutuelle entre les êtres humains, morts et vivants. Le terme même de « communion des saints », précise le Catéchisme de l'Église catholique (§948) regroupe deux réalités : la « communion aux choses saintes », et notamment aux sacrements, et la « communion entre les personnes saintes », par la prière, dans l'Esprit Saint. Mais alors, si les morts et les vivants ont besoin les uns des autres, est-ce à dire que les défunts sont près de nous ? Comment déployer cette solidarité et quels en sont les effets ?
Une réalité que nous vivons dès ici-bas
Attention à ne pas confondre communion et spiritisme, qui est à proscrire absolument car il est le terrain de jeu du Malin. L'Église est très claire sur ce point et n'encourage en aucune manière les tentatives de communication avec les défunts, qui sont toujours l'apanage du diable. Elle affirme toutefois que si les morts se sont tus, les relations avec eux ne sont pas rompues, mais elles peuvent s'approfondir par le Christ et la communion ecclésiale, particulièrement dans le mystère eucharistique.
Les saints, eux, ne sont pas uniquement ceux que l'Église a canonisés, mais chacun des membres du peuple de Dieu comme membres d'un corps dont le Christ est la tête. La communion des saints est donc une réalité que nous vivons dès ici-bas, sur la terre, et qui se prolonge dans le sommeil de la mort.« L'union de ceux qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont endormis dans la paix du Christ ne connaît pas la moindre intermittence ; au contraire, selon la foi constante de l'Église, cette union est renforcée par l'échange des biens spirituels », rappelle ainsi le Catéchisme de l'Église catholique (CEC §955). Ainsi,« nul d'entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même (Rm 14, 7). Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l'honneur ? tous les membres prennent part à sa joie. […] Le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints. Tout péché nuit à cette communion » (CEC §953).
« Aucun homme n'est une monade fermée sur elle-même. Nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l'une à l'autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n'est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie : en ce que je pense, dis, fais, réalise. Et vice versa, ma vie entre dans celle des autres : dans le mal comme dans le bien. Ainsi mon intercession pour quelqu'un n'est pas du tout quelque chose qui lui est étranger, extérieur, pas même après la mort », rappelait ainsi Benoît XVI dans son encyclique Spe salvi (§48).
Prendre part à la communion des saints implique donc une grande grâce, et une grande responsabilité. Grâce, d'abord, car elle permet de s'appuyer sur les autres, ceux qui nous entourent et ceux qui nous ont précédés, notamment les saints que l'Église a canonisés, pour prendre part à la vie divine en rejetant le péché. Responsabilité, ensuite, car elle implique le fait que chaque acte, chaque geste, chaque parole, engage le corps entier de l'Eglise, en l'élevant ou en la faisant sombrer. C'est de cela, notamment, que nous aurons à rendre compte à l'heure de notre mort. C'est ce que nous rappelle saint Paul (1 Co 12, 26-27) en expliquant que « si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l'honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps ».
Découvrons les conseils de grands saints pour ne pas avoir peur :
Quatre attitudes pour suivre Jésus
Ce n'est pas compliqué de suivre le Christ. Il suffit de se laisser faire par Lui.
Où que nous en soyons dans notre foi, nous exprimons dans notre cœur le désir de suivre Jésus. Mais comment faire pour réellement le suivre ? Nous expérimentons l'amour de Dieu pour nous, et nous voudrions lui répondre par notre propre amour, mais nous sommes souvent démunis face à la question de comment avancer.
En fait Jésus nous donne lui-même les indications pour nous mettre à sa suite ! Voyez comment il appelle ses premiers disciple dans l'évangile de Luc (Lc 5, 1-11). Que l'on ait envie de grandir dans la foi, de donner sa vie à Jésus, ou qu'il soit question d'une vocation particulière, les quatre pistes présentées dans cet évangile sont toujours valides. Ces quatre attitudes sont quatre acceptations, quatre moyens de mettre notre volonté et notre liberté au service de Jésus, tout cela par amour pour lui.
1ère ATTITUDE - ACCEPTER L'ENSEIGNEMENT DE JÉSUS
Notre passage de l'Évangile débute par une constatation : Jésus est au bord du lac de Galilée et il est pressé par les foules qui veulent entendre son enseignement. En fait nous ne savons pas ce qu'il dit. Mais Jésus touche les cœurs, nourrit les âmes, et nombreux sont ceux qui viennent passer du temps à l'écouter. La foule est tellement nombreuse que Jésus demande à l'une des équipes de pêcheurs de l'emmener à quelque distance du rivage pour qu'il puisse parler à tous de manière un peu plus confortable. Jésus utilise l'effet bien connu qui fait que l'eau du lac transmet facilement sa voix au plus grand nombre.
Accepter que Jésus choisisse le moment de l'enseignement. Jésus est malin : alors que les pêcheurs ne l'écoutaient que d'une oreille distraite en lavant leurs filets, Simon et ses compagnons sont maintenant obligés d'être avec lui dans la barque, et n'ont rien d'autre à faire que d'entendre son enseignement !
Il en est de même dans nos vies : c'est Jésus qui décide du moment où il va nous enseigner quelque chose. Comme Simon et les autres pêcheurs n'ont pas vraiment choisi, nous non plus nous ne maîtrisons pas la manière dont Dieu va nous parler. Combien d'entre nous n'ont pas été déçus par un temps de prière ou une veillée dont nous attendions beaucoup ? Dieu est le maître, et il choisit les moyens qu'il veut ! Il nous parlera par une intuition qui va germer dans notre esprit, par une parole de la Bible que nous allons recevoir, par une phrase dite par un ami etc. Notre première mission est d'accepter de recevoir l'enseignement de Jésus quand lui le veut !
Accepter humblement de découvrir de nouvelles choses. Ensuite, ce qui fait la différence entre entendre et accueillir un enseignement, c'est l'attitude de notre cœur. Pour accepter l'enseignement de Jésus, nous avons besoin d'être ouverts à quelque chose de nouveau, que nous ne connaissons pas. Donc être ouverts à la surprise, à l'inconfort et même à être déstabilisés. Si je ne veux pas changer de point de vue, ni changer d'habitude, ni changer mon cœur, il ne faut surtout pas que je reçoive cet enseignement, ce serait dangereux !
Après l'amour pour Jésus, l'humilité est donc l'attitude de cœur fondamentale pour accueillir ce qu'il veut me dire. Acceptons avec humilité la nouveauté de sa Parole qui va changer des choses dans ma vie, me faire découvrir quelque chose de nouveau, voire même peut-être… me faire changer d'avis ! Si, si, c'est possible !
2ème ATTITUDE - ACCEPTER D'AGIR AVEC JÉSUS, ET NON PAS POUR JÉSUS
C'est l'étape de l'action. Mais attention, pas n'importe quelle action ! Que font les pêcheurs dans la barque après avoir entendu Jésus parler ? Ils n'improvisent pas pour lui montrer qu'ils sont les meilleurs pêcheurs de la région… Ils ne font que ce qu'il leur demande, même s'ils sont surpris par ce qu'il veut leur faire faire.
Agir pour Jésus conduit à l'épuisement. Voilà une question fondamentale pour chacun de nous : ce que je fais, je le fais avec Jésus, ou pour Jésus ? Malheureusement, on peut faire plein de trucs pour Jésus, sans jamais lui demander son avis ! Du coup on s'éparpille, on s'épuise, et on tient ses engagements à la force du poignet en ayant oublié que tout ce qui est fait sans charité ne sert à rien.
Discerner ses engagements. Pour suivre Jésus, nous avons besoin de choisir d'agir avec lui, et non pas seulement pour lui. Avec lui, c'est-à-dire avec un ami, tout simplement en coopération avec son Dieu ! Quelle immensité ! Du coup, tous ces engagements que j'ai pris cette année, tous très généreux, est-ce que j'ai pris le temps de discerner si Jésus me les demandaient vraiment ?
Désirer suivre Jésus, c'est aussi accepter par amour de renoncer à certaines choses, pour me concentrer sur ce que Jésus me demande. Rassurons-nous, Jésus est réaliste, et ce qu'il nous demande, il nous donne les moyens de le faire ! Voici un critère intéressant : dans une journée, Dieu me donne le temps nécessaire pour faire tout ce qu'il me demande. Donc si je n'ai pas le temps de tout faire, c'est qu'il y a des choses en trop. Simple, non ? Rassurons-nous là encore, Dieu désire aussi que nous nous reposions, que nous ayons des relations sociales. Il n'est pas un maître impitoyable, mais un ami intime et délicat. N'hésitons donc pas à mettre toutes nos activités sous son regard, à vivre tous nos instants avec lui.
3ème ATTITUDE - ACCEPTER D'OBÉIR
Voilà un mot qui n'est pas à la mode ! Obéir ? Et pourtant… si nous voulons suivre Jésus, c'est-à-dire si nous acceptons de nous laisser guider, nous acceptons d'être emmenés dans des lieux que nous ne connaissons pas. Du coup il est normal que des pourquoi restent temporairement sans réponse. Temporairement… car les réponses arrivent ensuite !
Dans l'évangile de saint Luc qui nous intéresse, Jésus demande à Simon de faire quelque chose d'insensé. Simon est un professionnel de la pêche, c'est son métier depuis toujours. Il n'a rien pris de toute la nuit, et voilà qu'un inconnu qui n'a pas vraiment le profil du pêcheur, il a plutôt une carrure de charpentier, lui demande de jeter les filets !
Simon réagit en lui exprimant son incompréhension, mais il accepte d'obéir : « Sur ta parole, je vais jeter les filets ». Pourquoi obéit-il ? parce que dans sa barque il a eu le temps d'entendre les paroles de Jésus et qu'il a compris qu'elles avaient quelque chose d'extraordinaire ! L'obéissance de Simon vient du fait qu'il a passé du temps à écouter Jésus… ce qui nous ramène à la première attitude.
L'obéissance dans notre vie quotidienne. Soit, mais comment comprendre l'obéissance à Jésus dans ma vie quotidienne ? Elle n'est pas une démission de mon intelligence, mais un accueil bienveillant de quelque chose qui vient de plus loin que moi. Jésus me parle à travers ma conscience, mon intelligence, mes frères et dans l'Église.
Est-ce que je suis honnête et juste dans mes actions ? Est-ce que j'accepte ce que me propose l'Église en terme d'obligations (messe le dimanche et jours spéciaux, confession au moins une fois par an, donner au denier de l'Église même si c'est peu) ? Est-ce que j'accueille l'enseignement de l'Église dans le domaine de la morale, même si pour le moment je n'en comprends pas encore tout (en sachant bien que la morale n'est pas une série de règles, mais une aide pour bien agir) ?
L'obéissance porte du fruit. Voilà un certain nombre de critères qui s'incarnent concrètement dans nos vies, et qui sont autant de moyen d'obéir à Jésus. Et comme Simon, c'est en obéissant que l'on comprendra pourquoi Jésus nous l'a demandé. Pierre se retrouve du coup avec un autre type de problème : il y a trop de poissons dans ses filets ! L'obéissance l'a porté à une fécondité qu'il ne connaissait pas. Voilà ce que Jésus nous propose si nous acceptons de le suivre : en lui obéissant (de manière juste et discernée, évidemment), nous ferons des choses que nous n'imaginions même pas ! En acceptant de sortir de notre petit cadre confortable, nous laissons Dieu agir en nous avec puissance !
L'obéissance est liée à la foi. Dans cette obéissance qui n'est pas une obéissance d'esclave, mais une action d'amour, libre et volontaire de notre part, nous construisons notre foi. La foi est justement cette obéissance, sans preuve complètement tangible, à un appel de Dieu. Le cardinal Newman disait :
« La foi détache le regard d'elle-même pour le porter vers Jésus ; et au lieu de chercher avec impatience quelque assurance personnelle, elle se laisse conduire par l'obéissance en disant : "me voici : envoie-moi !" ».
4ème ATTITUDE - ACCEPTER CE QUE JE SUIS POUR LAISSER DIEU ME TRANSFORMER
Après l'épisode de la pêche miraculeuse, Jésus appelle Simon, Jacques et Jean à le suivre. Il le fait de manière particulière : « Désormais tu seras pêcheur d'hommes ». Les premiers apôtres décident alors de quitter leurs filets, leurs barques et leur famille. Leur vie change radicalement. Mais en même temps ils restent aussi les mêmes, des pêcheurs. La différence est qu'ils ne pêcheront plus la même chose : à la place des poissons, ce seront des hommes !
Ceci est un enseignement fondamental lorsque nous voulons suivre Jésus : Jésus ne nous transforme pas en quelqu'un de différent. Dans l'Évangile, Jésus reprend le métier de Simon pour lui donner sa nouvelle mission : c'est une manière de respecter très délicatement ce qu'il est, tout en changeant radicalement sa vie.
Deviens ce que tu es. Jésus nous respecte trop pour nous transformer en quelqu'un d'autre. Nous sommes chacun « une merveille à ses yeux » (Is 43, 4). C'est lui qui nous a créés et il y a un projet unique pour chacun de nous ; il n'a aucun envie que nous soyons différents ! Du coup, suite à l'appel de Jésus notre vie peut changer radicalement, mais la grâce de Dieu ne nous change pas. Au contraire, elle nous fait devenir toujours plus nous-mêmes.
Suivre Jésus ne nous fait pas disparaître, mais au contraire nous révèle de plus en plus à nous-mêmes et au monde. Ainsi, nos qualités, nos talents, nos désirs, tout ce qui fait ce que nous sommes, tout cela est appelé à grandir et coopérant avec Jésus. Finalement en répondant à l'appel de Jésus de le suivre, nous acceptons qu'il nous aide à grandir intérieurement, à faire pousser et fleurir tout ce qu'il a déjà semé dans notre cœur.
Monte dans la barque
En lisant en détail ce passage de l'Évangile de Luc, nous nous rendons compte qu'il y a un personnage dont on ne parle jamais. En plus de Simon, Jean et Jacques, il y a le compagnon de barque de Simon. Il est là, il écoute, il pêche … mais il n'est rien dit de lui. Et si c'était une proposition pour prendre sa place ? Et si chacun de nous acceptait de suivre Jésus, non pas comme nous le décidons, mais comme Jésus nous le propose ? Et si nous nous nourrissions de sa parole jusqu'à accepter d'entrer avec amour à son service et de lui obéir, même si nous ne comprenons pas encore tout ?
Dans la barque de l'Église, il y a de la place pour chacun de nous, et Jésus nous appelle chacun personnellement, par notre nom, à venir à suite. N'hésitons pas à l'écouter et à répondre généreusement à son appel, car c'est en marchant généreusement à sa suite que nous grandirons et trouverons le vrai bonheur. « N'ayez pas peur du Christ ! Il n'enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. »
Jésus (aussi) a prié avant chaque moment décisif de sa vie
Jésus a toujours prié avant de devoir prendre une décision importante et chacun est invité à faire de même.
La vie de Jésus sur terre est un exemple à imiter. Cela est particulièrement vrai pour ce qui concerne sa vie de prière. Le Catéchisme de l'Église catholique rappelle toutes les fois où le Christ a prié avant un événement majeur de sa vie (CEC 2600) :
Jésus prie avant les moments décisifs de sa mission : avant que le Père témoigne de lui lors de son Baptême et de sa Transfiguration, et avant d'accomplir par sa Passion le Dessein d'amour du Père. Il prie aussi avant les moments décisifs qui vont engager la mission de ses Apôtres : avant de choisir et d'appeler les Douze, avant que Pierre le confesse comme » Christ de Dieu » et afin que la foi du chef des Apôtres ne défaille pas dans la tentation.
Le Catéchisme explique en outre que « La prière de Jésus avant les événements du salut que le Père lui demande d'accomplir est une remise, humble et confiante, de sa volonté humaine à la volonté aimante du Père » (CEC 2600).
De la même manière, chacun est appelé à recourir à la prière avant les moments décisifs de sa propre vie. Il est nécessaire de prier avant de s'engager dans sa vocation, qu'il s'agisse du mariage, du sacerdoce ou de la vie consacrée, mais aussi avant toute autre décision importante de la vie. Avant d'accepter un emploi, pour décider de son lieu de vie, ou pour discerner le nombre d'enfants que Dieu désire pour votre famille. Par-dessus tout, Jésus montre qu'il est important de prier avant de se lancer dans l'aventure de sa vie.
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Le Mercredi des cendres ou le mystère du « chrétien-phénix »
Mercredi des cendres. L'imposition des cendres.
Le phénix est cet oiseau mythique qui, au moment de mourir, s'immole par le feu et renaît immédiatement de ses cendres. Le chrétien qui entre en Carême en ce Mercredi des Cendres est comme un phénix. Toutefois, il doit faire attention à ne pas se brûler les ailes.
Le chrétien qui entre en Carême est aussi fier qu'un phénix de ses plumes, de ses couleurs, de son port altier. Puis, tout à coup, accablé de son péché, il s'envole en fumée. Renaissant, il a tout à recommencer, comme si quelque chose lui échappait, comme si une fêlure de son être l'empêchait d'être éternel.
Quand la fierté du phénix se change en orgueil
Le chrétien peut se dire fier d'être chrétien. Le temps doit cesser de son effacement, incognito qui est en train de lui coûter cher. Corneille fait dire à Polyeucte : « Un chrétien ne craint rien, ne dissimule rien : aux yeux de tout le monde, il est toujours chrétien ». Le chrétien attire le regard par la beauté des couleurs qu'il donne à la vie. Il lisse les plumes de la pureté de son cœur, il a la fierté de celui qui est sauvé sans mérite mais qui se sait aimé. Si le Christ est l'unique sauveur des hommes, on ne voit pas pourquoi il faudrait s'empêcher d'en informer les intéressés qui, tous, ont besoin de ce salut et souffrent de ne le savoir pas.
Toutefois, la fierté du phénix peut se changer en orgueil. C'est à ce moment que le bel oiseau disparaît carbonisé. Le chrétien dérape dans l'orgueil, non de se croire trop fier de sa foi, mais quand il réduit la grâce à la nature, l'exigence spirituelle à la défense d'une culture. L'orgueil est la racine du péché, mais il est surtout l'extravagance de se croire chrétien sans miser sur le Christ. La combustion du chrétien est la sécularisation. Le tas de cendres est la funeste issue de son erreur, qui peut cependant se changer en pénitence, surtout en ce Mercredi des cendres.
Le chrétien, un phénix pardonné qui ressuscite avec le Seigneur
Le phénix renaît de son tas de cendres. Comment le pourrait-il par ses seules forces ? Pour naître, il faut être engendré. Nul ne peut se donner la vie à lui-même, il ne peut que la recevoir. Le phénix qui renaît comme si rien ne s'était passé est le chrétien qui doit tout à son Seigneur et qui a été pardonné. La grâce seule donne la vie et le pardon se reçoit. Il est impossible de régler soi-même les conditions de son pardon, prétextant un arrangement négocié avec Dieu.
Le pardon est inconditionnel, mais il s'entend prononcer par la voix humaine du prêtre, comme dans l'Évangile par la voix humaine de Jésus. « Seul Dieu peut pardonner les péchés », objectaient à celui-ci les juifs ; raison de plus pour tout attendre du pardon sacramentel, celui de Dieu.
Source : Aleteia - Thierry-Dominique Humbrecht - https://fr.aleteia.org/cp1/2020/02
Mercredi des Cendres
Le Mercredi des Cendres, qu'est-ce ? C'est, avant tout, un jour de pénitence. La pénitence peut se résumer en trois actions, comme nous l'a rappelé l'abbé Longin : la prière, l'aumône et le jeûne. Le but est de se préparer à la fête de Pâques. C'est une manière concrète pour le chrétien de s'unir à Jésus-Christ, qui Lui-même, après son baptême par Jean le Baptiste, a jeûné quarante jours dans le désert pour se préparer à sa mission, celle de sa mort et de sa résurrection.
À l'heure où l'Eglise bouge, évolue… À l'heure où nous devons penser à agir en Unité, en Communauté… Ce que nous avons vécu, en ce mercredi des Cendres, dans l'UPN Refondée de Tertre et précisément dans l'église Saints-Ghislain-et-Martin de Saint-Ghislain, nous invite à célébrer celui par qui tout est arrivé : le Christ.
Nous étions environ 150, dont 35 enfants, à nous rappeler ce que nous sommes : des pécheurs. Mais en communion, avec ce "Convertissez-vous et croyez à l'Evangile", Jésus est venu nous chercher personnellement et nous a appelés à suivre son chemin, surtout en ce début de Carême, afin d'arriver, avec lui, jusqu'à Pâques, où nous pourrons pleinement fêter sa Résurrection et la victoire de la Vie sur la mort.
Très bon Carême à toutes et tous.
Steeve Quittelier
Membre de l'E.A.P.
12 ouvrages qu'un chrétien doit avoir lus, relus, médités et savourés :
La première épître de saint Jean : cette lettre nous partage la bouleversante révélation que "Dieu est Amour" ! Qu'il "nous a aimés le premier" ! Et que la meilleure manière que nous ayons de lui rendre son amour est de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. La meilleure traduction est celle d'Emile Osty et Joseph Trinquet aux Éditions Points
Les Fioretti de saint François d'Assise : un petit ouvrage qui rappelle qu'un « saint triste est un triste saint » comme aurait dit saint François... de Sales. Les anecdotes, miracles et histoires merveilleuses de la vie du Poverello y sont racontées de manière brèves et délicieuses. Francisco de Zurbaran, saint François en extase, 1658
Les plus belles lettres de sainte Thérèse de Lisieux : « Je ne puis craindre un Dieu qui s'est fait pour moi si petit… Je l'aime !… Car Il n'est qu'amour et miséricorde ! ». Bien-sûr, il faut avoir lu Histoire d'une âme. Mais plus hautes encore, plus fortes, plus poignantes sont les lettres écrites par Thérèse les deux dernières années de sa courte vie.
Les Œuvres poétiques et dramatiques de Charles Péguy : ne serait-ce que pour « Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc », ce volume de la Pléiade doit figurer parmi les indispensables de nos bibliothèques. Les textes de Péguy sont comme une mer de grandeur qui déferle sur la grève de nos médiocrités : irrésistible.
La nuit obscure de saint Jean de la Croix : « Ce que je me suis proposé dans cet écrit, c'est d'expliquer cette nuit de la contemplation à beaucoup d'âmes qui s'y trouvaient et qui n'en avaient pas connaissance ». Au long de ce chef-d'oeuvre de la poésie mystique, la découverte du chemin qui mène l'âme de la nuit spirituelle à l'union avec Dieu.
Les confessions de saint Augustin : un des plus grands chefs-d'oeuvre littéraires de tous les temps. Le récit d'une conversion qui entraîne le lecteur à voir comme Dieu voit pour vivre comme Dieu veut.
Les épîtres de saint Paul : converti sur les chemins de Damas, saint Paul a consacré sa vie à l'apostolat par l'exhortation et l'écriture de ses célèbres lettres aux premières communautés chrétiennes. Ses exhortations demeurent toujours aussi inspirantes. À lire aussi dans la traduction d'Osty et Trinquet aux Éditions Points.
Les psaumes 1918-1953 de Paul Claudel : la plume profonde de Claudel alliée à la transcendance et à la beauté des psaumes de David ne pouvait qu'engendrer un chef-d'oeuvre littéraire et spirituel. C'est fort, très fort.
Les 150 psaumes de David : les psaumes sont des poèmes de supplication, de repentir, d'action de grâce et de louange adressés à Dieu dans toutes les situations de la vie humaine, du plus profond désespoir à la plus vive allégresse. Ils sont devenus la base de la prière de l'Église. À lire plutôt dans la Traduction officielle pour la Liturgie afin de pouvoir ensuite mieux les chanter.
Les quatre Évangiles : la traduction de sœur Jeanne d'Arc, O.P. est une version très proche du texte original en grec. Elle permet de retrouver toute la force des tonalités de la voix de Jésus, comme si on l'entendait pour la première fois. À lire et à relire en continu, à raison d'une demi-heure par jour.
Saint François de Sales, saint patron des journalistes.
Quitter Dieu pour Dieu, de James Haggerty : le seul ouvrage du XXIe siècle de cette liste ! Il s'agit d'une invitation bouleversante à atteindre le plus haut degré de l'amour de Dieu par le chemin de crête de l'amour du prochain. L'essentiel du christianisme offert d'une manière sublime qui donne envie d'en être.
Votre âme est malade ? Suivez les conseils de ce moine du IVe siècle
Quand on n'a rien envie de faire, qu'on se sent mélancolique ou désespéré, c'est que notre âme souffre peut-être d'une forte dépression que l'Église appelle « acédie », un mal spirituel qui peut se révéler très dangereux.
L'acédie est « une sorte de torpeur, de mélancolie de l'âme », expliquait le pape François dans une de ses homélies en mars 2017 à Sainte-Marthe. Et pour ceux qui l'ignorent, c'est un péché, a-t-il ajouté, qui paralyse la foi et doit être combattu. Oui, mais comment ? Évagre le Pontique, un moine vivant en Égypte au IVe siècle s'est beaucoup intéressé à la question, rangeant effectivement cette « maladie spirituelle » parmi les huit « mauvaises pensées » qui viennent perturber insidieusement la vie psychique du chrétien. Plus tard, le pape Grégoire le Grand remaniera cette liste et en réduira le nombre à sept, donnant naissance aux fameux « sept péchés capitaux ».
L'acédie, selon Évagre le Pontique, n'est pas une simple paresse comme on a tendance à penser et comme on l'entend aujourd'hui, mais la manifestation d'un « dégoût » profond pour ce que l'on est en train de faire, qui éteint la joie de vivre et amène souvent à penser « je suis bien comme ça, je me suis habituée… La vie a été injuste avec moi », mais le cœur plein de ressentiment et d'amertume. Bref, tout le contraire de l'état d'esprit que le Seigneur attend du croyant. « Une vie, quelle qu'elle soit, conduite avec joie, sans se plaindre et tomber dans l'acédie qui paralyse », souligne le pape François. Évagre le Pontique (346-399) est reconnu comme un fin psychologue. Les professionnels du fonctionnement psychique, s'en sont inspirés et s'en inspirent encore aujourd'hui pour reconnaître les symptômes de la maladie et trouver les bons remèdes pour les combattre. Voici ces symptômes et remèdes.
Les dix symptômes de l'acédie
1. Peur exagérée des obstacles rencontrés sur le chemin de la vie : « Il y a comme une paralysie, décrit Évagre le Pontique. La personne a peur, s'affole, et se paralyse devant n'importe quelle difficulté… ».
2. Aversion pour tout ce qui demande un effort. La personne sent comme une vraie « répulsion » et refuse de s'engager dans une chose qui, il le sait, lui demandera des efforts.
3. Difficulté à respecter l'ordre, les règles. Ou inconstance, instabilité continue, dans les actions entreprises. Elles sont bonnes mais la personne ne s'y tient pas.
4. Incapacité à résister aux tentations. Et du coup aversion pour les personnes zélées qui, à ses yeux, sont « odieuses » car elles font tout bien, savent observer les règles.
5. Perte d'un temps précieux pour apprécier ce que nous renvoient nos sens. Se fermer à la curiosité, au plaisir de s'amuser…
6. Inquiétude excessive pour la santé physique jusqu'à devenir une obsession.
7. Recherche des causes extérieures au malaise ressenti, à la maladie détectée : cela peut être le travail, vécu jusqu'ici avec tant de sérénité. Celui-ci devient un poids, oppressant, insupportable. La personne atteinte d'acédie a du mal à se lever le matin. Supérieurs et collègues deviennent « odieux » à ses yeux.
8. Sentiment d'injustices sans aucune objectivité ou si elles sont réellement subies, ressassées en permanence, comme une obsession. Elles deviennent son souffre-douleur.
9. Recherche de boucs émissaire, sentiment de ne plus être aimé. Tout s'écroule : plus personne n'est là pour vous consoler. Déception… Par exemple, dans les communautés paroissiales, on entend parfois dire certains : « J'étais venu croyant trouver qui sait quel climat, mais ici il n'y a rien ».
10. Hyperactivité pour calmer l'inquiétude. La personne atteinte d'acédie multiplie ses gestes de générosité à l'égard d'autrui comme un devoir, toujours prête à servir, à faire quelque chose pour l'autre, à satisfaire une bonne intention, un désir, mais qui n'est que la sienne ou le sien. Son inquiétude, ce sentiment de vide qui l'accompagne, lourd à porter, le rend hyperactif. Il croit que c'est le chemin de la vertu chrétienne de l'amour, mais cela n'a rien à voir avec l'amour.
Quatre remèdes pour vaincre l'acédie
1 DISCERNEMENT
Discerner la vraie intention qui est à la base de ce que nous faisons ou négligeons. Voir si nous faisons le bien pour nous-mêmes ou s'il s'agit d'une instrumentalisation, pour servir des buts égoïstes. L'égoïsme, qui n'est autre que l'amour de soi, porte à la longue au découragement, à la perte de l'espérance, au doute. Jusqu'à remettre en question sa vocation : « Ce n'était peut-être pas ma voie, je me suis trompé ». Le remède est donc de bloquer absolument ces doutes insidieux, avant qu'ils ne rongent totalement notre confiance.
2 PATIENCE
La patience en tant que capacité à résister. Comme l'inquiétude porte à changer de lieu, de situation, il faut que la personne atteinte d'acédie s'accroche à quelque chose qui va contre cet état d'esprit et l'empêche d'évoluer jusqu'au délire. Pour Évagre le Pontique, ce quelque chose est la vertu de la « pierre », rester accroché au « me voici » fondamental de la Bible, qui signifie « je suis là, je ne fuis pas, je ne souhaite pas d'autre situation que celle que je vis ». Ce n'est pas se dire : « Ah si j'avais une autre famille, une autre paroisse, d'autres amis, d'autres relations, qui sait ce que que je pourrais faire », qui serait une tromperie, une illusion.
3 STABILITÉ
Travailler sur la stabilité en tant que stabilité intérieure surtout, qui favorisera une stabilité physique dans le temps et dont le moteur sera la « patience ».
4 PRIÈRE
Avoir recours à la prière. Au début à une prière toute simple, qui s'accompagnera peut-être de larmes de tristesse. Récitée dans le silence de la nuit, sans que personne ne s'en aperçoive, « tu trouveras la grâce », assure Évagre le Pontique. Quant aux larmes, elles sont salutaires. Les larmes sont en effet la manifestation d'un passage d'un état de tristesse négative à une tristesse selon Dieu, souligne le moine. Car il y a deux types de tristesse : celle de celui qui est vraiment découragé, sans espérance, dans une dépression la plus noire, et puis celle de ceux qui ont conscience de leurs limites, mais croient en la miséricorde et en l'amour de Dieu. La première est sans Dieu, la deuxième selon Lui. C'est la fameuse contrition du cœur, une expérience spirituelle très forte.
Source : Aleteia
Les plus belles pensées des saints sur la foi :
Le « démon de midi », ce vice qui détruit notre relation à Dieu
"Le démon de l'acédie veut faire croire que tout est vain", a prévenu le pape François lors de l'audience générale du 14 février 2024. Il a encouragé les chrétiens à se battre contre ce vice qu'il a aussi défini comme "le démon de midi", sorte de dépression qui met à l'épreuve la foi.
Le vice de l'acédie est souvent confondu avec la paresse. En réalité, « la racine de la paresse est l'acédie », a expliqué le pape François lors de l'audience générale du 14 février 2024. Qualifiée parfois de « démon de midi », l'acédie peut « surprendre au milieu de la journée, lorsque la fatigue est à son comble et que les heures à venir semblent monotones, impossibles à vivre ».
L'acédie est un vice destructeur
Mais d'où vient le mot acédie ? L'acédie vient du grec akèdia qui signifie le « manque de soin ». À l'origine, l'akédia était chez les philosophes grecs, le manque de soin pour les morts. La pensée chrétienne a donné une nouvelle signification : ce sera le manque de soin pour sa vie spirituelle et son salut.
Dans ses écrits, saint Thomas d'Aquin a illustré cette définition comme « la tristesse de Dieu ». Elle fait s'attrister les croyants de ce qui devrait pourtant être leur plus grande joie. En cédant à ce vice, le fidèle « est comme écrasé par une pulsion de mort : elle éprouve du dégoût pour tout, sa relation avec Dieu lui paraît ennuyeuse », a détaillé le pape François.
L'acédie est une bataille décisive, qu'il faut gagner à tout prix
Face à ce « démon de midi » qui détruit notre relation avec Dieu, le Pape insiste : « L'acédie est une bataille décisive, qu'il faut gagner à tout prix ». Une bataille qu'il est possible de gagner grâce à la « patience de la foi » dont le chrétien doit témoigner, rappelle le Pape. À chacun d'accueillir également, dans sa vie quotidienne, « la présence de Dieu ».
À l'exemple des saints éprouvés par ce vice, il convient de « se fixer des objectifs plus accessibles », reprend encore le Pape. « Mais en même temps de résister, de persévérer en nous appuyant sur Jésus, qui jamais ne nous abandonne dans la tentation ».
Source : Aleteia - Anne-Laure Colin
Les conseils de grands saints pour combattre paresse et procrastination :
DIVISER ET CONQUÉRIR. « Commencez par faire le nécessaire, puis faites ce qu'il est possible de faire et vous réaliserez l'impossible sans vous en apercevoir ». Saint François d'Assise. Divisez une grande tâche en de plus petites, en faisant des étapes. Suivez les conseils de saint François, commencez petit à petit.
SOYEZ DISCIPLINÉS. « Comment une lampe brille-t-elle, si ce n'est pas par l'apport continuel de petites gouttes d'huile ? » Mère Teresa de Calcutta. En établissant un calendrier pour toutes choses et en étant constant, essayez de vous tenir à ce que vous avez décidé pour vous-mêmes. Cela vous aidera à rester discipliné et à ne pas tomber dans la paresse.
SOYEZ CONSTANTS. « Être constant en toute chose, spécialement avec soi-même. » Saint François de Sales. Ne vous découragez pas. Faites comme les grands athlètes : quand ils échouent, ils essaient à nouveau et ne renoncent jamais, jusqu'à avoir atteint leur but.
ÉLIMINEZ LES DISTRACTIONS. « Les distractions dans la vie peuvent venir de l'intérieur ou de l'extérieur. Si vous êtes distrait en vous-même, il est possible et même probable que vous soyez plus faible au contact de ce qui est extérieur. » Saint Jean Paul II. Les distractions doivent être combattues clairement et volontairement. Vous avez besoin de vous défaire des distractions qui peuplent votre environnement. Concrètement, il s'agit de ne pas laisser votre curiosité malvenue, votre mémoire ou à votre imagination vous égarer.
NE VOUS SURCHARGEZ PAS DE RESPONSABILITÉS. « Cherchez ce qui est assez ; cherchez ce qui est suffisant, et ne désirez rien de plus. Ce qui n'en est pas crée l'anxiété, pas le soulagement. Cela vous abaisse au lieu de vous élever. » Saint Augustin. Prendre sur soi trop de travail peut vous rendre inefficace. C'est scientifiquement prouvé, faire plusieurs choses à la fois ne fonctionne jamais. Faites une seule chose bien, plutôt que dix médiocrement.
S'ENTOURER DES AMIS. « Lorsque l'on est au bas d'une pente raide, écrit Christophe André, cette dernière va sembler bien moins impressionnante si l'on est accompagné d'un ami pour la gravir. Et si l'on est seul et que l'on pense à ses amis, la peur également de l'ascension sera moins forte. » Cette métaphore résume bien l'importance de savoir s'entourer pour traverser les différentes épreuves de la vie. Elle est tout aussi valable quand il s'agit de partager les instants de bonheur. Même si souvent le quotidien est chargé, qu'entre les enfants, le travail et la vie de famille, on a un peu de mal à trouver un moment avec ses amis, essayez de ne pas oublier qu'ils sont les meilleurs remparts contre la tristesse.
LES PREMIÈRES CHOSES EN PREMIER. « Tout ce que vous faites, faites-le avec amour, et ne soyez pas préoccupés du futur. » Saint François de Sales. L'amour est plus puissant que la peur, et la peur – la peur de l'échec, de l'effort, de l'engagement, etc… - est souvent à l'origine de la procrastination. Vivez au présent, avec l'amour comme moteur !
REPOSEZ-VOUS PARESSEUSEMENT. « … parce que se reposer ne signifie pas ne rien faire : cela signifie que l'on se distrait par des activités qui demandent moins d'efforts. » Saint Josemaria Escriva de Balaguer. Il ne faut pas non plus confondre le repos avec la paresse. Prenez le temps qu'il faut pour profiter de la satisfaction d'avoir atteint vos objectifs, et rechargez vos batteries afin de pouvoir bientôt reprendre votre chemin !
Le christianisme, religion de la Parole
La rencontre avec le Christ passe toujours par une rencontre avec une parole. Pour la philosophe Jeanne Larghero, nous pouvons changer une vie en osant parler du feu de l'amour de Dieu pour elle.
Levons un malentendu. Le christianisme n'est pas une religion du Livre. Selon une idée reçue qui a la vie dure, il y aurait trois grandes religions du livre, entendez le judaïsme, le christianisme et l'islam, chacune ayant son texte de référence, le texte qui fait foi. C'est une idée fausse. Le christianisme n'est pas une religion du Livre, il est la religion de la Parole. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu », voilà comment débute l'évangile selon saint Jean.
Jésus qui est le Verbe du Père choisit de nous rencontrer… avec des mots qui nous parlent. À chaque fois qu'il fait irruption dans notre vie, concrètement, physiquement, réellement, on trouvera « une parole qu'un geste accompagne », ce qui est la définition même d'un sacrement. Ce sont les mots « je te baptise », accompagnés de l'eau versée, qui ont fait de chaque chrétien un enfant de Dieu, un frère de Jésus.
Une parole qui n'est pas tombée du ciel
De façon très concrète, cette présence d'une parole qui transforme se vérifie dans chaque parcours spirituel personnel. Si vous vivez une relation vivante et personnelle avec le Christ et que vous relisez votre histoire avec le Seigneur, vous trouverez toujours une parole qui vous a marquée. Et cette parole n'est pas tombée du ciel : il y a eu quelqu'un pour vous parler de Dieu, du Christ, de son amour pour vous, de la puissance de sa résurrection à l'œuvre pour vous dans votre vie.
Une vie peut être, sans qu'on le sache, radicalement changée parce que nous aurons osé dire à quelqu'un « tu as du prix aux yeux de Dieu et il t'aime ».
Sûrement vous pouvez mettre un visage et un nom sur celui, sur celle qui a commencé à faire vibrer cette région de votre cœur où Jésus désormais vous parle. Tout chrétien qui a fait l'expérience de voir sa vie transformée par la rencontre avec le Christ sait que cette histoire est le fruit d'une ou de plusieurs rencontres avec des chrétiens qui ont eu l'audace, la simplicité, la générosité de témoigner de leur foi.
Oser parler de l'amour de Dieu
Ils sont nombreux autour de nous ceux qui attendent qu'une parole leur soit adressée, qu'un témoignage leur soit donné. Une vie peut être, sans qu'on le sache, radicalement changée parce que nous aurons osé dire à quelqu'un « tu as du prix aux yeux de Dieu et il t'aime ». Faisons en sorte de passer ce feu de l'amour et de la présence du Christ, que ce feu ne s'arrête pas à nous, mais qu'il continue, parce que nous aurons parlé, à propager sa chaleur et sa lumière sur un monde qui a froid et qui l'attend.
Source : Aleteia - Jeanne Larghero
Quelques pistes pour découvrir la mission à laquelle Dieu vous appelle
Vous êtes-vous demandé dans quel but vous aviez été créé ? À quoi Dieu vous appelle-t-il ? Ressentez-vous de l'incertitude quant à la découverte du plan parfait auquel Dieu vous appelle ?
Si vous vous demandez quelle est la mission que Dieu a pour vous, alors vous êtes au bon endroit. Dans le livre d'Isaïe, Il dit : « Je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Is 43,1). Tout au long de la vie, chacun reçoit plusieurs appels. Cette série d'appels fait partie de la vocation, mot qui vient du terme vocare qui signifie appeler. Le premier appel que chaque être humain reçoit est celui de l'existence. Chacun a été appelé, homme ou femme, dans un contexte différent et dans une zone géographique particulière. Chaque être humain a aussi une vocation particulière : le mariage, la vie religieuse, la vie consacrée, ou une profession particulière qu'il exerce pour le bien commun.
Au fil des années, l'homme découvre sa vocation et sa mission à travers ses talents, ses capacités et ses passions. Il a en lui des aspirations qui le feront sentir plus enclin à choisir un chemin plutôt qu'un autre. Cependant, Dieu appelle non seulement à le découvrir, mais Il donne aussi les grâces nécessaires pour cela. De même qu'il faut s'équiper et se préparer pour un entretien ou un examen, Dieu équipe chacun pour sa vocation et sa mission. Rien n'est dû au hasard : avant même votre naissance, Dieu avait une mission pour vous. Dans l'Évangile de saint Jean, Jésus dit : « De même que le père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie » (Jn 20,21). Jésus lui-même avait une mission, et de la même manière qu'Il a envoyé ses disciples, Il envoie chaque homme dans le monde avec une mission particulière. Voici alors quelques conseils pour vous aider à la découvrir :
1 PRIEZ L'ESPRIT SAINT
Notez quels sont vos talents et vos capacités. Demandez aussi à votre entourage leur avis, et priez l'Esprit Saint de vous guider et de vous montrer le chemin pour découvrir quelle est votre vocation. C'est aussi en lisant les Saintes Écritures que des inspirations naîtront dans votre cœur, ainsi que par les rencontres que vous ferez.
2 EQUIPEZ-VOUS POUR LA MISSION
Afin de vous préparer à cette mission, cherchez un accompagnateur spirituel qui pourra vous aider dans ce processus de discernement. Il ne vous donnera pas la réponse, mais il saura vous poser les bonnes questions pour que vous trouviez la réponse par vous-même. Pour vous préparer à cette mission et vous fortifier, vous pouvez d'ores et déjà vous exercer dans la pratique constante des vertus, dans le service aux autres, les bonnes habitudes et la prière quotidienne.
3 SURMONTEZ LES OBSTACLES POUR DISCERNER VOTRE MISSION
Comme pour tout chemin, il y aura des obstacles. Peut-être avez-vous des doutes ou des peurs, ou peut-être êtes-vous attiré sans cesse par des tentations comme l'individualisme, l'indifférence, et même l'égoïsme. Confiez tout cela au Seigneur, priez et entourez-vous de bons amis pour vous aider face aux difficultés.
4 LAISSEZ-VOUS GUIDER PAR L'AMOUR ET RECHERCHEZ-LE
Que votre mission soit toujours alignée sur un plus grand bien, à la recherche de l'amour. Si c'est dans le mariage, construisez une famille saine, avec des valeurs chrétiennes et un grand désir de sainteté. Si c'est dans la vie religieuse, que votre témoignage soit lumineux. Si c'est dans une profession qui vise le bien commun, comme être médecin ou professeur, que votre plus grand désir soit le bien de l'autre. Quelle que soit votre vocation, qu'elle soit toujours fondée sur l'Amour, comme le disait sainte Thérèse de Lisieux.
Source : https://fr.aleteia.org/2024
Que se passe-t-il au moment de la mort ?
Source : fr.aleteia.org - Père Nathanaël Pujos - mis à jour le 08/01/24
Au moment de la mort, chaque homme reçoit dans son âme sa rétribution éternelle. Chacun se voit jugé en conscience dans la vérité de son cœur, soit à travers une purification, soit pour entrer dans la béatitude du ciel, soit pour se damner. L'Église invite à la conversion et à la confiance.
D'un point de vue purement humain, la mort est incompréhensible et scandaleuse. C'est pourquoi, naturellement, nous en refoulons l'idée même. Sans une espérance religieuse en un au-delà par la vie éternelle, la mort n'est qu'un retour au néant d'où nous fûmes tirés : elle rendrait dès lors vaine et désespérée toute existence humaine et toute action. Pourquoi aimer un être par exemple et s'engager pour lui si nous sommes destinés à ne plus jamais le revoir ?
Tout serait éphémère et vanité, nos existences absurdes consisteraient à attendre que s'écoule notre « durée de vie » plus ou moins confortablement assis dans le grand théâtre du monde et sans trop penser à la dernière scène. Notre monde occidental déchristianisé occulte la réalité de la mort. On la cache, on n'en parle pas, on n'y pense pas ou on essaie de ne pas y penser et l'on se concentre sur le traitement de la douleur. Pourtant la mort est bien l'unique événement inévitable de nos vies. Elle se rapproche de nous inexorablement, par cercles de plus en plus étroits, d'abord anonyme (la mort du « il », d'un quidam), puis plus proche (la mort d'un « tu » aimé), et enfin personnelle et inévitable : « ma » mort, la mort du « je », où plus personne ne peut aller à ma place. C'est moi qui meurs cette fois. Solitude et impuissance absolues.
Le paradoxe ultime : lucidité mais impuissance
Le philosophe Heidegger décrit ce moment où « la » mort devient « ma » mort comme un moment profondément paradoxal. Cette proximité de ma mort me donne une extraordinaire et unique lucidité sur ma vie puisqu'elle vient la clore. Un peu comme la dernière page d'un roman illumine toutes les précédentes. Mais, au même moment, de cette lucidité ultime, lucidité qu'aucun autre moment de la vie ne peut apporter, je ne peux rien faire, car je n'ai plus d'avenir, plus de possibles à explorer. J'y vois enfin clair, mais trop tard. La mort est paradoxale en ce qu'elle me donne d'une main ce qu'elle reprend de l'autre. Mes yeux s'ouvrent enfin mais je n'ai plus de mains (« je n'ai plus demain ! »). Ma course est finie et je me retrouve face au mur de la mort : essoufflé, je peux alors m'appuyer dessus pour me retourner et embrasser d'un seul regard ce qu'a été ma vie, mais au même moment ce mur m'empêche d'avancer plus loin. Le savoir est là, lumineux, mais privé de toute la fécondité du faire. Lucidité absolue mais totale impuissance : voilà le paradoxe auquel nous devrions nous préparer à l'approche de la mort. Une clairvoyance aphone.
L'homme est un être de désir, fait pour l'éternité
Si la philosophie veut nous « apprendre à mourir » (Montaigne), ses réponses restent incapables de combler le cœur de l'homme naturellement assoiffé d'éternité. Les mythologies et autres religions naturelles veulent apporter des récits plus convaincants sur l'au-delà, mais c'est la Révélation chrétienne qui — en Jésus le Christ — révèle à l'homme sa destinée ultime et son incroyable dignité. L'écrivain Gilbert Cesbron a cette réflexion remarquable : « Et si c'était cela, perdre sa vie : se poser les questions essentielles juste un peu trop tard ! » Heureusement, la vie se charge de nous déranger sans cesse, de nous rappeler régulièrement ces questions essentielles. Nous sommes des êtres de « désir », mot dont l'étymologie nous apprend qu'il est ce regard porté au-delà des étoiles « de-siderare », « mesure » de l'infini qu'aucune satisfaction n'arrête. Dé-sidérés dans un monde désenchanté, nous restons plus que jamais libres d'anticiper en partie cette lucidité finale de la mort qui vient, en nous asseyant en route, si j'ose dire, pour nous préparer à mourir. « Songez aux choses d'en-haut et non à celles de la terre » insiste saint Paul (Co 3, 2).
Sans Dieu l'homme est une énigme à lui-même, un « monstre incompréhensible » disait Pascal, et c'est seulement en son origine qu'il peut trouver les réponses sur sa destinée. C'est donc en Dieu notre Créateur que se trouvent ces réponses et le Christ n'est pas venu sur terre pour une autre raison que celle-là : nous enseigner qui nous sommes, d'où nous venons, ce que le péché nous fit perdre, quelle est notre dignité et où nous allons. Sa réponse comble le cœur de l'homme au-delà de nos espérances les plus folles : il nous révèle que nous fûmes créés gratuitement par amour « à son image », et qu'ainsi nous sommes fils adoptifs de son Père céleste et destinés en lui à une éternité de joie. « Le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » résume parfaitement le concile Vatican II (Gaudium et Spes, 22). Éclairée par les paroles du Christ, l'Église peut poser quelques jalons prudents mais assurés sur ce qui se passe au moment de notre mort physique et après.
La mort est « derrière nous »
Comme chrétiens, nous savons que notre vie éternelle a déjà commencé et que la mort n'est pas à venir mais qu'elle est déjà en quelque sorte « derrière nous ». Les premiers chrétiens s'appelaient « les vivants » [en grec : hoï zontes]. Cette vie éternelle nous est acquise depuis la Passion et la Résurrection du Christ à laquelle nous sommes associés définitivement par notre baptême. À nous, par une vie de charité et d'oubli de soi, d'anticiper déjà sur terre autant que possible la réalité du ciel, où seul l'amour demeure. Le chrétien est appelé à croire que la mort n'est pas un événement à venir mais bien un événement passé. Nous croyons que notre vie est une, unifiée et éternelle, et qu'elle a déjà commencé ici-bas. Par le baptême, suivant les paroles mêmes du Christ, nous entrons dans la vie éternelle. Le baptême actualise pour chaque être humain l'événement définitif de la mort et de la Résurrection de Jésus par lesquels il nous a offert la vie éternelle. Notre vie éternelle a donc bien commencé et la mort est derrière nous. Bien sûr, notre mort physique (séparation de l'âme et du corps) est encore à venir mais elle n'est qu'un passage vers un « plus de vie », la vie en plénitude, en abondance, bien plus réelle que notre vie présente.
L'entrée dans la vraie vie
Pour les chrétiens, la mort est l'entrée dans la vraie vie en Dieu et il faut s'y préparer. Creuser notre espérance et approfondir notre foi consistent donc à méditer sur le moment de notre mort pour s'y préparer. C'est du reste dans la Tradition de l'Église l'un des exercices spirituels classiques. Dans la foi, nous savons que la mort est le jour de la rencontre avec Dieu, l'épreuve décisive dont dépend notre avenir, l'entrée dans la vraie vie en Dieu : les chrétiens savent qu'ils sont citoyens du ciel et qu'exilés ici-bas, ils marchent cependant déjà vers la patrie céleste, le Royaume de Dieu. Savez-vous que l'étymologie de «paroissien» signifie : celui qui est en marche vers «sa maison» ?
L'élément commun entre notre vie terrestre et la vie dans l'au-delà est l'amour. Ne subsiste que ce qui se donne. Chaque fois que nous ne vivons pas pour nous-mêmes mais pour l'autre, en nous donnant à lui avec confiance et amour, nous anticipons déjà la réalité du ciel. Là ne demeurera que l'amour, le don total de nous-mêmes à Dieu le Père, dans le Christ, rendu possible par l'Esprit saint en nos cœurs. Ce don sera vécu en communion d'amour avec tous les saints. Dès ici-bas, nous avons un avant-goût de ce bonheur éternel à chaque fois que nous aimons en esprit et en vérité, que ce soit dans l'amour conjugal (y compris physique), familial (paternel ou maternel) ou mystique.
La mort marque la fin de toute solitude
L'expérience montre souvent qu'au moment de la mort, les fidèles sont fortifiés et comblés de grâce. N'est-ce pas après tout ce que l'on demande à la Vierge à chaque fois que nous prions le Je vous salue Marie : l'assurance qu'elle sera là « à l'heure de notre mort ». Ainsi, elle dit à saint Jean de Dieu : « Ce n'est pas ma coutume d'abandonner à pareille heure ceux qui m'ont suivie. » L'âge avancé est souvent synonyme de solitude croissante, d'isolement : on perd ses amis (deuils), mais aussi ses moyens physiques, sa vie sociale. La maladie isole également énormément. Enfin, l'agonie qui précède la mort est l'expérience d'une solitude indépassable : « J'y vais seul ».
La Révélation chrétienne nous dit qu'au contraire la mort nous ouvre sur la fin définitive de toute solitude : une communion parfaite avec celui qui est totalement autre et qui nous aime. Cette communion n'est pas une fusion car dans ce face à face avec celui qui, enfin, va me combler totalement, je deviens pleinement moi-même. Rien à voir non plus avec une quelconque réincarnation qui renouvellerait notre solitude existentielle sous une autre forme. Dieu, l'autre par excellence se donne à nous en pleine lumière. Cette communion d'amour absolue marque la fin de toute solitude. Ainsi, « ma solitude n'est pas confirmée par la mort, mais brisée par la mort » (E. Levinas, Le Temps et l'Autre, PUF,p. 63).
J'ai essayé de décrire ce paradoxe merveilleux de la mort dans un petit traité (Ce qui nous attend après la mort, Éd. Parole et Silence) : j'y décris comment notre foi chrétienne, mais aussi déjà notre expérience quotidienne peuvent nous aider non seulement à vaincre toute angoisse face à la mort, mais bien davantage à l'anticiper telle qu'elle est : plénitude de joie au-delà de nos espérances les plus folles.
Comblés de grâce
L'expérience montre qu'au moment de la mort, les chrétiens sont souvent comblés de grâce. Je crois fermement que pour le chrétien fidèle, le moment de ce passage est vécu comme une bénédiction. « Béni » signifie comblé de grâces, d'aide divine. Ma conviction, tirée de mon expérience dans l'accompagnement des mourants, est qu'à l'heure de la mort, Dieu, trop impatient d'amour, en profite pour combler de grâces le cœur de son enfant. J'ai même accompagné des personnes à qui Dieu avait « montré » le ciel dans leur agonie. J'ai vu des mourants s'exclamer : « Oh, comme c'est beau ! », ou cette vieille dame aux USA, s'émerveillant ensuite comme une petite fille : « Tout est vrai ! Tout ce que l'on m'a enseigné au catéchisme est vrai ! ». Après tout, ces grâces sont normales, non ?
Toute notre vie, avec le « Je vous salue Marie » nous avons répété des milliers et milliers de fois ces paroles : « Priez pour nous maintenant et à l'heure notre mort ». Alors, qui pourrait penser que la Vierge Marie reste passive ou indifférente à un tel moment, et ne pas intercéder auprès de son Fils ? Saint Alphonse de Liguori rapporte cette anecdote dans son best-seller Les Gloires de Marie : « Saint Jean de Dieu, se trouvant près de mourir, attendait la visite de Marie : il aimait tant cette bonne Mère ! Ne la voyant point paraître, il s'attristait et peut-être s'en plaignait-il. Quand le moment fut venu, la divine Mère se montra devant lui, et, comme pour le reprendre tendrement de son peu de confiance, elle lui adressa ces paroles si réconfortantes pour les serviteurs de Marie : "Ce n'est pas ma coutume d'abandonner à pareille heure ceux qui m'ont suivie." »
Se préparer à la mort
Il nous appartient cependant d'être prêts. Quand le Christ dit qu'il revient bientôt, même s'il parle d'abord de la fin des temps, ces paroles peuvent inclure également l'instant de notre mort, pour lequel il faut nous préparer à le rencontrer. Même s'il y a des exceptions nombreuses dues aux circonstances, notre vie chrétienne conditionne fortement le vécu personnel de notre agonie.
Rappelons d'abord que Dieu a l'exact même amour pour chacun de ses enfants, même si certains le « soucient » plus que d'autres ! Dieu se donne à chacun mais avons-nous été habitués à vivre en sa présence ? Car notre foi n'est rien d'autre qu'une amitié avec Dieu et une amitié se construit pas à pas, durant toute une vie. L'agonie manifeste la mesure de notre communion avec Dieu. Si ma vie durant, j'ai vécu dans cette tendre proximité avec mon Dieu, je suis plus fort pour entrer dans mon agonie car la solitude est déjà vaincue. Je sais déjà d'expérience qu'il ne m'abandonnera pas, que mon nom est écrit dans la paume de sa main (Is 49). À l'inverse, si je n'ai pas auparavant fortifié cette relation d'amour filial avec Dieu au cours de ma vie, je peux être assailli par des angoisses bien naturelles, ou même par le désespoir. Notons en passant que jusqu'à une période récente, le chrétien priait pour être « préservé d'une mort subite », afin d'avoir le temps de l'agonie pour se préparer une dernière fois à rencontrer son Créateur.
Le moment du jugement personnel
Sur le plan théologique, ce moment de la mort physique correspond donc pour l'âme à son jugement particulier, dans l'attente de la fin des temps. Durant ce jugement particulier, à l'instant de la mort, se détermine notre destin éternel. Si Dieu, dans son infinie liberté et miséricorde, peut faire à qui Il veut la grâce d'une ultime décision de conversion juste avant sa mort, la mort met cependant fin à la vie de l'homme comme temps ouvert à l'accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ.
Elle marque la séparation de notre âme (notre principe spirituel) et de notre corps (matériel). La Commission théologique internationale (qui dépend de la Congrégation pour la doctrine de la foi) précise alors le destin de l'âme séparée : « En acceptant fidèlement les paroles du Seigneur rapportées en Mt 10,28, l'Église affirme la continuité et la survie, après la mort, d'un élément spirituel doté de conscience et de volonté, de sorte que subsiste le même « moi » humain, manquant cependant de ce complément qu'est son corps » (Questions actuelles sur l'eschatologie, 1992). Celle-ci reçoit sans tarder sa rétribution éternelle, dit le Catéchisme (n. 1022) : « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours. ».
Ainsi, « doué d'une âme immortelle, l'homme peut, dès sa mort, rencontrer son Créateur et Seigneur » (Catéchisme des évêques de France, 658). Déjà en 1336, Benoît XII (dans Benedictus Deus) insistait sur le fait que l'âme du saint ne tombait pas dans un sommeil (comme le pensera Luther) jusqu'à la résurrection du corps à la fin des temps, mais voit Dieu face à face, sans intermédiaire et sans délai. C'est du reste la promesse du Christ au bon larron : « Aujourd'hui, tu seras avec moi en Paradis » (Lc 23, 43).
En pleine conscience
Durant ce jugement, la conscience, dégagée de toutes ses ignorances et de ses dissimulations et éclairée de l'illumination divine propre à la mort, reconnaît son état personnel en pleine vérité. Mettant un terme à ce qu'aura été notre vie et la totalité de notre histoire, avec ses mérites et démérites, notre mort nous récapitule alors tout entier et dégage ce qu'aura été l'option fondamentale de notre histoire (le salut ou la damnation) : cette option, Dieu la discerne avec justice et miséricorde. Saint Jean Damascène (repris par saint Thomas d'Aquin) explique que « ce que la mort est pour les hommes, la chute l'est pour les anges, car après la chute il n'y a pas pour eux de conversion, ni pour les hommes après la mort ». Cela ne veut pas nécessairement dire que l'homme touche le stade définitif de son destin à l'instant même. L'Église dans son enseignement sur « les fins dernières » distingue ce jugement individuel (ou particulier) du jugement dernier (voir plus loin).
Notons enfin que les expériences de mort imminente (EMI ou NDE) vécues par de nombreuses personnes sur tous les continents depuis que les techniques de réanimation se sont améliorées corroborent parfaitement ces éléments énoncés par la doctrine chrétienne (sortie du corps, pleine conscience, lumière et bien-être infini, rencontre personnelle avec un être d'amour).
Vie éternelle et damnation ne sont pas équivalentes
Il est important de préciser que Salut et damnation ne sont pas deux voies qui se présenteraient également à l'homme. Nous fûmes créés pour la vie et la vie en abondance (Jn 10, 10), même si demeure la possibilité de la perdition. La vie éternelle nous est déjà acquise par le Christ, chemin unique vers le Père : il a acquis pour chacun de nous une place au ciel, une place qui nous attend. À nous d'accepter son Salut sans tarder. La possibilité de l'enfer existe cependant et il est très important de la maintenir car elle est la condition d'un choix libre (salut ou damnation). L'Église prie pour qu'il n'y ait pas d'âmes en enfer (les anges rebellés contre Dieu y sont déjà). Par ailleurs, la Vierge Marie à Fatima lance un appel pressant pour « prier et se sacrifier » pour les âmes qui vont en enfer. La possibilité de l'enfer est quelque chose de bien réel.
Le purgatoire
L'âme qui a choisi l'amour de Dieu peut cependant nécessiter d'être purifiée davantage. C'est le purgatoire, qui apparaît comme un processus interne et nécessaire de transformation de l'homme, par lequel ce dernier se rend capable de Dieu, et de la communion des saints. Le purgatoire n'est pas une troisième voie intermédiaire entre le Salut et la damnation. Il est définitivement du côté du Salut mais pour l'âme qui nécessite encore une purification finale pour être capable de Dieu.
Ce n'est pas non plus une salle d'attente ou une « sorte de camp de concentration dans l'au-delà, où l'homme devrait subir des châtiments qui lui seraient imposés d'une manière plus ou moins positive » (J. Ratzinger, La Mort et l'au-delà, p. 238). Le purgatoire est l'état que vit l'âme encore imparfaite en présence de Dieu. « Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L'Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés », définit le Catéchisme (n. 1030 et 1031). Il s'appuie notamment sur de nombreux versets bibliques, notamment 1 Co 3, 15 : « Si son œuvre est consumée, il en subira la perte ; quant à lui, il sera sauvé, mais comme à travers le feu. » Il est donc un processus interne et nécessaire de transformation de l'homme, par lequel ce dernier devient capable du Christ, capable de Dieu et par la suite capable de s'unir à toute communion des saints.
À l'instant de la mort, l'âme (séparée du corps) parait sans fard dans la pleine lumière du Christ. Nos vies sont alors référées à Lui, le « Parfait Adam » (c'est le jugement particulier, cf. 2 Co 5.10). Nombre d'entre nous ne seront pas suffisamment prêts à vivre en sa présence, et c'est en cela que cette présence, bien qu'aimante, sera douloureuse. C'est ce feu de la purification dont parle Paul. Le purgatoire n'est donc pas une chambre d'attente, une pénitence préalable à la vision de Dieu, mais il est cette vision même, encore douloureuse cependant du fait d'une condition encore pécheresse du sauvé. En purgatoire, cette vision de Dieu est ressentie comme une peine autant que comme un bienfait. Comme une violence faite à notre impureté et cette violence purifie la personne de ses impuretés.
Et si le Christ était ce feu purifiant ?
De plus en plus de théologiens, s'appuyant sur la Tradition, pensent que c'est bien la présence même du Seigneur qui purifie et non l'attente de cette présence dans un « lieu » séparé du ciel. Cette longue citation de l'encyclique de Benoît XVI, Spe Salvi (47), résume parfaitement ce propos :
« Certains théologiens récents sont de l'avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le juge et sauveur. La rencontre avec lui est l'acte décisif du jugement. Devant son regard s'évanouit toute fausseté. C'est la rencontre avec lui qui, nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s'écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l'impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation certainement douloureuse, comme "par le feu". Cependant, c'est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d'être totalement nous-mêmes et avec cela totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce : notre façon de vivre n'est pas insignifiante mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l'amour. »
Le banquet de noce et l'éblouissement de l'âme
Deux images décrivent bien le purgatoire. Une première image, présente dans les paraboles de l'Évangile, est celle du banquet de noces. Nous y sommes invités, nous y avons une place, mais notre robe est encore tachée, souillée. Notre joie est donc partagée : certes, nous sommes dans la présence du Bien Aimé, mais cette présence même, par sa splendeur et le banquet qui l'entoure, nous fait réaliser que nous aurions dû nous préparer, nous laver et nous habiller autrement. À l'image du Bon Père de la parabole de l'enfant prodigue (Lc 15), Dieu nous revêt des vêtements du Salut et nous presse d'entrer célébrer mais nous pouvons sans peine imaginer la joie mêlée de contrition, peut-être de honte aussi, du fils prodigue, assis à la table du Père.
Une seconde image m'est plus personnelle (Ce qui nous attend après la mort, p. 99). Le purgatoire serait comme un éblouissement douloureux, mais temporaire. Si nous restons un long temps dans une obscurité totale et que d'un seul coup nous sortons dehors, dans la pleine lumière du soleil de midi, nos yeux sont éblouis et souffrent, le temps pour eux d'une adaptation à cette pleine lumière du jour. Cet aveuglement peut durer longtemps et la douleur peut être très vive, selon le degré d'obscurité où nous vivions auparavant. Le purgatoire est ce temps d'éblouissement douloureux de notre être au sortir des ténèbres du péché, et exposé à la pleine lumière du Christ — « Lumière née de la Lumière » — lumière à laquelle notre vie terrestre n'a pas suffi à nous habituer. La présence du Christ qui la comble de joie est encore en quelque sorte douloureuse, non tant que Dieu la punisse mais plutôt qu'elle n'est pas préparée pleinement à cette lumière.
Un éternel présent
La question de l'écoulement du temps au purgatoire est très compliquée : nous sommes des êtres temporels et il nous est très difficile d'en faire abstraction pour nous penser hors du temps, dans « l'Éternité ». Cette dernière n'est certainement pas une succession à l'infini d'années, de siècles et de millénaires… une telle vision de l'éternité serait angoissante. Elle est davantage à comprendre comme un éternel présent, où toute attente (qui marque si fortement le vécu de notre temporalité ici-bas) n'existe plus, car nous sommes comblés dans le plus profond de notre être même par la présence de Dieu.
Nous faisons du reste déjà l'expérience ici-bas de la subjectivité du temps : les moments heureux, comblés d'amour, passent vite car nous y sommes tout entiers dans le présent, vivant chaque minute pour elle-même. Au contraire, les moments difficiles, de solitude, de maladie, d'ennui semblent ne jamais vouloir s'écouler. Nous affirmons donc qu'il y a une corrélation immédiate entre le temps et l'amour. Le présent se féconde de la présence (aimée). Quand la présence est absolue, le présent l'est aussi : c'est l'éternité. Comblés par la présence de Dieu, nous serons dans un présent où nous n'aurons plus rien à attendre, un présent qui englobe donc tout l'avenir : un éternel présent. Le Nouveau Testament appelle « kairos » de tels moments favorables où Dieu visite le temps des hommes et le remplit de sa présence. Grégoire de Nysse a ces mots magnifiques : « Nous irons de commencement en commencement jusqu'à des commencements qui n'auront pas de fin. »
La Parousie et le jugement dernier
L'Église, et la Création toute entière, attend le retour définitif du Christ. Ce retour ne sera pas semblable à sa première venue (son Incarnation). Il s'agit d'un retour « en gloire », tel que tout homme, croyant ou non, le reconnaîtra. Ce retour marquera la fin des temps (c'est-à-dire la fin de l'Univers tel que nous le connaissons), la manifestation finale de Dieu — « Dieu sera alors tout en tous » (1 Co 15, 28) — et sa victoire définitive sur le péché et la mort : « Le dernier ennemi vaincu sera la mort » (1 Co 15, 26). Nul ne connaît le jour ni l'heure de ce retour (Mc 13, 35) ; nous savons simplement qu'il sera précédé par de nombreux signes souvent apocalyptiques.
Pour chacun d'entre nous, c'est alors le Jugement dernier (ou universel). Nos actes et leurs conséquences après notre mort paraissent devant Dieu. Voici comment Joseph Ratzinger explique le rapport entre le jugement individuel dont nous avons parlé (au moment de la mort) et ce jugement dernier ou universel :
« Bien que la mort fixe la vérité définitive de tel homme, il y aura quelque chose de nouveau quand le monde cessera de souffrir de toute faute, quand donc, pour ainsi dire, toutes les conséquences des actes de cet homme seront tirées, quand sa place dans l'ensemble sera enfin définitivement fixée. Ainsi, pour l'individu, la fin de tout n'a rien d'extérieur à lui, c'est au contraire une réalité qui le touche au plus intime de lui-même » (La Mort et l'au-delà, p. 214).
C'est seulement à la fin des temps que toutes les conséquences de nos actions (bonnes ou mauvaises) auront fini de porter du fruit, et pourront être jugées. Pensez par exemple à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus : à sa mort à 24 ans, le 30 septembre 1897, elle n'avait pas fait « grand-chose » sinon être une bonne petite carmélite à Lisieux et écrire un récit autobiographique. C'est déjà pas mal, pourrait-on dire (!), mais ce n'est rien en comparaison du bien qu'elle a fait depuis, par son livre et cette petite voie de sainteté qu'elle a ouverte et offerte à l'Église et qui a touché depuis des centaines de millions de vies chrétiennes. Sainte Thérèse est du reste devenue docteur de l'Église à juste titre. C'est cela qui sera pris en compte pour elle au jugement dernier. « Mon ciel, je le passerai à faire du bien sur la terre », prophétisait-elle.
La résurrection des corps face à la mort
C'est également le moment de la « résurrection des corps », si difficile à comprendre. Comment les corps ressusciteront ? Avec quelle matérialité ? « Concernant la matérialité de cette résurrection, presque tout demeure en suspens. On affirme avec insistance qu'elle est "tout autre chose"… », écrit encore Joseph Ratzinger (La Mort et l'au-delà, p. 178), qui demande aux théologiens de se garder de toute spéculation hasardeuse sur le sujet. Le texte de référence le plus commun est ici 1 Co 15, 43, où saint Paul décrit nos corps ressuscités comme incorruptibles, glorieux, immortels, animés par l'Esprit saint, et surtout à l'image du nouvel Adam, donc à l'image du corps glorieux du Christ. Ce dernier, le Christ le rassemble peu à peu dans son Église (qui est son « corps mystique », la communion de tous les saints), nourrie de son Corps eucharistique (« Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » dit Jésus, en Jn 6,56).
Découvrons quelques belles pensées des saints sur l'Eucharistie :
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus « Je ne puis recevoir la sainte communion aussi souvent que je le désire mais, Seigneur, n'êtes-vous pas le Tout-Puissant ? Restez en moi comme au tabernacle… » (Acte d'offrande)
Mère Teresa « Jésus s'est fait Pain de Vie pour nous donner la vie. Nuit et jour. II est là. Si vous voulez vraiment grandir en amour, revenez à l'Eucharistie. Il nous faut tisser nos vies autour de l'Eucharistie… »
Saint Paul « Vous êtes le corps du Christ ; et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps. » (1 Co 12,27)
Saint Jean Paul II « Nous pouvons dire non seulement que chacun d'entre nous reçoit le Christ, mais aussi que le Christ reçoit chacun d'entre nous. Dans ce sacrement se résume tout le mystère de notre Salut. » (Ecclesia de Eucharistia, 2003)
Sainte Elisabeth de la Trinité « Il me semble que rien ne dit plus l'amour qui est au cœur du Christ que l'Eucharistie … c'est Lui en nous, nous en Lui, n'est-ce pas le ciel sur la terre ? Le ciel dans la foi… » (Correspondance, lettre 165) »
Saint Jean Chrysostome « Que deviennent ceux qui communient ? Le corps du Christ : ils ne sont pas plusieurs corps, mais un seul. Ainsi sommes-nous unis les uns les autres et avec le Christ. » (Homélie 21 sur 1 Co 10, 16-17)
Saint Jean-Marie Vianney « Il n'y a rien de si grand que l'eucharistie. Dieu ne peut se résoudre à nous laisser seuls sur la terre. Il descend sur nos autels où Il nous attend nuit et jour. »
Vénérable François-Xavier Nguyên Van Thuan « J'ai passé 9 ans en isolement. Pendant cette période je célèbre la messe chaque jour vers 3 heures de l'après-midi: l'heure de Jésus agonisant sur la croix. Je suis seul, je peux chanter ma messe comme je veux, en latin, français, en vietnamien. Je porte toujours avec moi le petit sachet qui contient le Saint-Sacrement: « Toi en moi et moi en toi ». Ce sont les plus belles messes de ma vie ! » (Ma seule force, l'eucharistie, 1997)
Sainte Thérèse d'Avila « Après la communion, souvent même dès que je m'approchais du Saint-Sacrement je me sentais soudain si bien, corps et âme, que j'en étais ébahie. Les ténèbres de l'âme se dissipaient instantanément… » (Relations – Séville 1575)
Bienheureux Pier Giorgio Frassati « Je vous exhorte avec toute la force de mon âme à vous approcher de la Table eucharistique aussi souvent que possible. Parce que Jésus Christ a promis à ceux qui s'en nourrissent la vie éternelle et les grâces nécessaires pour l'obtenir. » (Lettre du 29 juillet 1923)
Saint Padre Pio « Mille ans de gloire humaine ne peuvent se comparer à une heure passée tendrement avec Jésus dans le Saint-Sacrement. »
Saint Augustin « Rappelez-vous qu'on ne fait pas du pain avec un seul grain, mais avec beaucoup... Soyez donc ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes. » (Sermon 272, Aux nouveaux baptisés sur le sacrement)
Quelle est la différence entre un prêtre, un frère et un moine ?
Les trois termes sont utilisés indifféremment dans le langage courant. Pourtant, ils ne veulent pas dire la même chose.
« Frère », « moine » et « prêtre » sont des termes ambigus et malléables. Dans le langage courant, on les utilise indifféremment, comme s'ils voulaient dire la même chose. Il existe cependant des différences.
Un prêtre est-ce un moine ou un frère ?
Dans l'Église catholique, un prêtre est un homme qui a reçu le sacrement de l'Ordre sacerdotal, grâce auquel il peut célébrer le sacrifice de la messe et réaliser des tâches propres au ministère pastoral. Il peut être membre d'un ordre ou d'une famille religieuse, ou appartenir à un diocèse.
En revanche, un moine ou un frère est une personne qui appartient à une congrégation ou une famille religieuse en particulier (les franciscains, les dominicains, les jésuites, etc.), et qui a parfois fait vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Dans certains cas, le religieux est aussi prêtre, mais cela n'a rien d'une obligation. Sa vocation religieuse n'est pas nécessairement une vocation sacerdotale.
Quelle différence entre un moine et un frère ?
Elle s'explique par l'origine de ces deux mots : « moine » vient du latin tardif monachus, terme qui désignait les anachorètes (les ermites), et dont la racine comprenait implicitement le sens de « solitude ». Il est lié à l'apparition des premières expériences de vie contemplative (IVe-VIe siècles), comme par exemple les Pères du désert, des ermites qui abandonnaient le monde pour vivre dans le désert, ou saint Benoît de Nursie, fondateur des bénédictins, le plus ancien ordre religieux d'Occident. Le terme « moine » est donc plus adapté pour faire référence aux hommes consacrés qui vivent dans des couvents et qui se consacrent pleinement à la prière et à la pénitence. C'est le cas des ordres contemplatifs, comme l'ordre des Chartreux.
Quant au terme « frère », il est plus moderne. Il remonte au Moyen Âge (du provençal fraire qui veut dire « frère »). Le terme s'emploie généralement davantage pour les ordres consacrés à la vie active, comme les franciscains ou les hospitaliers. L'utilisation du terme est liée à l'apparition des ordres mendiants au Bas Moyen Âge, qui ont provoqué un profond changement dans la vie religieuse. Ces nouveaux religieux ne restaient plus enfermés dans des couvents éloignés du peuple pour se consacrer à la prière. Ils vivaient dans les villes et s'occupaient des pauvres, de l'enseignement, des malades, etc.
Les douze plus anciens ordres religieux :
Les Bénédictins
Les Franciscains
Les Dominicains
Les Chartreux
Les Jésuites
Les Prémontrés
Les Carmes Déchaux
Les Grands Carmes
Les Cisterciens
La Bible nous révèle que notre Dieu est un Dieu qui parle lorsque nous lisons les Écritures.
Quand l'Église parle de méditation, elle se réfère surtout à une « rumination » de la parole de Dieu, à la lectio divina, expression monastique qui signifie une lecture priée du texte biblique. L'important est que la lecture se change en prière, en oraison. « Cherchez en lisant, et vous trouverez en méditant ; frappez en priant, et il vous sera ouvert par la contemplation » (Catéchisme de l'Église catholique, no 2654).
1 L'ACCUEIL DE LA PAROLE
Il y a un lien essentiel entre chacun des quatre degrés, vus comme une progression de l'âme vers Dieu. Par la lecture de la parole de Dieu, nous cherchons Dieu. Par la méditation, nous « ruminons » cette parole afin de nous en imprégner le cœur. Nous exprimons le désir de goûter Dieu par la prière. Et par la contemplation, notre âme est ravie en Dieu, le savourant avec douceur.
Ainsi, dans la prière chrétienne, tout résulte de l'accueil de la parole de Dieu, « lumière de mes pas, lampe de ma route » (Ps 118, 105). Cette rumination de la Parole ne se vit pas seulement dans les monastères, elle se pratique aussi dans nos maisons. À nous de la lire, de la méditer, de la prier et de la contempler, comme l'écrit Guigues II le Chartreux :
« Bienheureux celui qui, appliqué au premier degré, attentif à chercher au second, fervent au troisième, élevé au-dessus de lui-même au quatrième, monte en se fortifiant de plus en plus par ces chemins que Dieu a disposés vers lui dans son cœur, jusqu'à ce qu'il voit Dieu lui-même en Sion » (L'échelle des moines, Cerf, 1970).
La lecture nourrit la méditation qui alimente notre prière. La prière frappe à la porte du cœur et le Seigneur nous ouvre dans sa grande miséricorde. La lecture de la Parole nous met Dieu en bouche, la méditation en scrute les sens, la prière nous la fait désirer et la contemplation nous refait de l'intérieur. C'est ainsi que la lecture méditée de la Bible nous prépare à la prière en nous mettant en présence de Dieu. Par la méditation, nous faisons attention à tel mot, nous établissons des correspondances avec d'autres textes bibliques, nous réfléchissons sur les bienfaits que Dieu nous donne.
2 L'ÉCOUTE DE LA PAROLE
La méditation permet une écoute attentive de l'Écriture, non seulement avec la tête, mais avec le cœur. La prière nous détache du texte et nous nous entretenons spontanément au Seigneur sous forme de demande, de louange, d'action de grâce, d'offrande de notre vie. Même si nous ne ressentons rien, Dieu passe quand même. Nous sommes là pour Lui et nous Lui offrons notre prière de pauvre. Nous communions à son silence et nous demeurons en son amour. Ainsi, nous laissons le Père nous aimer, le Fils nous parler, l'Esprit agir au plus profond de notre âme.
Saint Charles de Foucauld a vécu cette méditation priée de la parole de Dieu qu'il recommande à son ami Louis Massignon dans une lettre du 22 juillet 1914 :
« Tâchez de trouver le temps d'une lecture de quelques lignes des saints Évangiles, en prenant chaque jour à la suite, de manière qu'en un certain temps ils passent entièrement sous vos yeux, et après la lecture (qui ne doit pas être longue : dix, quinze, vingt lignes, un demi-chapitre au maximum), méditez pendant quelques minutes mentalement ou par écrit sur les enseignements contenus dans votre lecture. Il faut tâcher de vous imprégner de l'esprit de Jésus en lisant et relisant, méditant et reméditant sans cesse ses paroles et ses exemples : qu'ils fassent dans nos âmes comme la goutte d'eau qui tombe et retombe sur une dalle toujours à la même place ». (L'expérience de Dieu avec Charles de Foucauld, Fides, 2004).
L'Esprit Saint souffle dans les Écritures. C'est en le laissant prier en nous que nous arrivons à la contemplation, car Dieu veut se donner et il est toujours libre de ses dons. La contemplation féconde l'action, purifie l'engagement, nous ouvre sur Dieu et le prochain.
3 PRIER LA PAROLE AVEC LE CORPS
La parole de Dieu précède notre prière, la soutient et la prolonge. Nous pouvons l'intégrer avec tout notre corps par ce que l'on appelle le récitatif biblique ou la rythmo-catéchèse, méthode inspirée du jésuite Marcel Jousse. Il s'agit d'apprendre un passage de la Bible en l'inscrivant dans le cœur par le balancement du corps, la mélodie et le geste.
Cette discipline allie la dimension corporelle et spirituelle de la personne en l'enracinant dans la tradition orale de la Bible. On s'abandonne au mouvement, à l'intérieur comme à l'extérieur, par le souffle vivant de la Parole qui agit comme la pluie abreuve et féconde la terre. « Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission » (Is 55, 11).
Pour aimer en vérité le Dieu fait homme, nous écoutons sa parole avec tout notre être, nous le voyons dans une prière de foi, nous le touchons par le pardon, nous goûtons son pain descendu du ciel, nous sentons obscurément sa présence. Son amour s'unit à notre amour. Le silence est habité de sa présence. La Parole accomplit sa mission.
Source : Aleteia
À quoi correspond chaque couleur des vêtements liturgiques ?
LE VERT, symbole de l'espérance, évoque la nature, la création de Dieu. On l'emploie durant le Temps ordinaire réparti sur deux périodes : du lendemain de la fête du baptême du Seigneur au mardi gras inclus puis du lendemain de la Pentecôte à la veille du premier dimanche de l'Avent.
LE BLANC, symbole d'innocence, de pureté et de sainteté, est la couleur de la lumière de Dieu. Le blanc est porté pour les grandes fêtes liturgiques de l'année comme Noël, le Jeudi saint, Pâques, ou encore l'Ascension... C'est aussi la couleur du baptême et du mariage. L'argent peut également servir pour le blanc mais il est plus rare.
LE ROUGE, couleur de l'amour, du sang et du feu de l'Esprit, habille le dimanche des Rameaux, le Vendredi saint, la Pentecôte, la fête de tous les saints martyrs et la fête de la croix glorieuse. Le rouge peut également se porter à l'occasion des confirmations et des ordinations.
LE VIOLET est la couleur du pardon, de l'attente et de la pénitence. Il est porté pendant les temps de l'Avent et du Carême. Il est aussi utilisé pour le sacrement de réconciliation et remplace le noir (symbole de la mort par opposition au blanc, de la captivité et des ténèbres) employé autrefois pour les offices et les messes des défunts. À la place du violet, on rencontre parfois le gris cendré, typique du rite lyonnais où il est porté pendant le carême et les jours de semaine.
LE ROSE, mélange de rouge (symbole de l'amour divin) et de blanc (couleur de la fête), ou violet adouci (couleur de la pénitence), le rose est porté deux fois par an et annonce la joie de Noël le troisième dimanche de l'Avent (dit Gaudete) et celle de Pâques le quatrième dimanche de Carême (dit Laetare).
L'OR, couleur de la lumière précieuse et de la royauté du Christ, peut être utilisé pour les jours solennels et festifs, particulièrement Pâques et Noël, les sommets liturgiques de l'année.
LE BLEU, peu fréquent bien que certains prêtres aiment l'utiliser, le bleu ciel est la couleur mariale par excellence. Il est davantage utilisé en Espagne et en Amérique Latine pour les fêtes de la Vierge Marie. Vous le verrez surtout utilisé le 15 août !
Source : Aleteia
Ces maux de l'âme qui nous éloignent du Ciel
À l'inverse des vertus qui nous aident à progresser, les vices et les mauvaises habitudes, eux, nous éloignent de l'amour de Dieu. En voici trois qui nous éloignent du Ciel.
Nous nous sentons parfois tristes, ennuyés et apathiques. Rien autour de nous ne nous importe. Les personnes dont nous sommes proches nous donnent des conseils pour résoudre notre problème et des « coachs » de vie promettent de mettre fin à nos maux. Cependant, ils oublient le plus important : se concentrer sur le fait que les êtres humains sont également attaqués parce qu'ils négligent leur dimension spirituelle.
Dans le livre-entretien réalisé avec le père Marco Pozza, aumônier de la prison de Padoue (Italie), Vices et vertus. Entretiens avec Marco Pozza, le pape François affirme que s'il y a « des gens vertueux, des gens vicieux, la majorité d'entre nous est un mélange de vertus et de vices ». « Certains sont doués pour une vertu, mais ont une faiblesse. Parce que nous sommes tous vulnérables », explique-t-il. Ainsi, il fait référence aux vices, qui contrairement aux vertus, nous éloignent de l'amour de Dieu. Et parmi eux, se trouvent l'apathie, l'acédie et la paresse. Si leur signification est proche, il existe néanmoins certaines différences. Mais toutes trois finissent par conduire à pécher de différentes manières. Voici comment y faire face et s'en défaire.
1 L'APATHIE
« L'indifférence néglige ou refuse la considération de la charité divine ; elle en méconnaît la prévenance et en dénie la force ». (CEC 2094).
« L'indifférence tue », car elle exprime au fond le « désintérêt pour la vie », avait déclaré le pape François le 17 octobre 2018 lors d'une audience générale. La personne qui est attaquée par l'indifférence souffre d'immobilité spirituelle pour agir en faveur d'elle-même ou des autres, ainsi que pour communiquer de quelque manière que ce soit avec Dieu, parce qu'elle n'est tout simplement pas intéressée. Elle peut être combattue par la charité, comme le propose souvent le Pape. De son côté, le philosophe Jean-Jacques Wunenburger écrit dans L'indifférence, faiblesse et force (ed. Autres Temps) : « S'arracher à la mauvaise indifférence exige que nous nous sentions également enveloppés dans l'unique source d'amour qui ne vient jamais seulement de nous. L'indifférence peut dès lors signifier aussi pour nous, nous effacer devant Dieu pour mieux en recevoir l'infinie charité. »
2 L'ACÉDIE
Le Catéchisme de l'Église catholique mentionne aussi l'acédie, « une autre tentation, à laquelle la présomption ouvre la porte ».
« Les Pères spirituels entendent par là une forme de dépression due au relâchement de l'ascèse, à la baisse de la vigilance, à la négligence du cœur. » L'esprit est ardent, mais la chair est faible » (Mt 26, 41). Plus on tombe de haut, plus on se fait mal. Le découragement, douloureux, est l'envers de la présomption. Qui est humble ne s'étonne pas de sa misère, elle le porte à plus de confiance, à tenir ferme dans la constance ». (CEC 2733)
L'acédie est l'équivalent français du mot grec akèdia, qui est formé de deux parties : le premier « a », alpha en grec, qui est une privation, donc « manque de » ; et kèdos, qui veut dire « le soin ». Comme l'indique Dom Jean-Charles Nault dans Aleteia, « à l'origine, ce manque de soin était chez les philosophes grecs (avant même la période chrétienne), le manque de soin pour les morts, c'est-à-dire le fait de ne pas enterrer ses morts. À l'époque chrétienne, va apparaître une nouvelle signification : c'est toujours le manque de soin — puisque le mot veut dire cela — mais ce sera le manque de soin pour sa vie spirituelle, le manque de soin pour son salut : ne plus se préoccuper de sa vie spirituelle ni de son salut ». Ainsi, il s'agit d'un manque de foi et de la difficulté de prier ou de persévérer pour éviter les tentations. Le Père du désert Évagre le pontique donne cinq remèdes pour se guérir du « démon de midi » : pleurer, avoir une bonne hygiène de vie, s'appuyer sur l'écriture, penser à la mort, et tenir coûte que coûte.
Lire aussi : Contre l'acédie, la vraie joie pour aujourd'hui3 LA PARESSE
La paresse fait partie des péchés capitaux, qui engendre d'autres péchés (CEC 1866). La preuve, l'acédie et la paresse sont considérées comme deux synonymes par le Catéchisme de l'Église Catholique :
« L'acédie ou paresse spirituelle va jusqu'à refuser la joie qui vient de Dieu et à prendre en horreur le bien divin ». (CEC 2094)
L'antidote à la paresse est la persévérance. Saint Jérôme conseille d'ailleurs : « Vis de telle sorte que le démon te trouve toujours occupé ». Comme le rappelle le père Michel Martin-Prével dans Aleteia, « saint Thomas d'Aquin remarque que la persévérance, qui s'appuie sur la raison et sur la volonté, est plus forte que la constance, à visée plus courte, puisqu'elle combat contre la durée elle-même. Elle fonde la fidélité pour un moment ou pour toute la vie, comme dans le mariage ou la vie consacrée. Quant à ceux qui persévèrent dans la foi en Dieu, on les appelle des fidèles ».
Combattre les vices par les vertus
Ces trois maux sont plus courants qu'on ne peut l'imaginer. Combien de personnes se perdent au milieu de leur quotidien et laissent le soin de leur âme pour plus tard ? Le risque est de réduire la proximité avec Dieu et les autres. C'est pourquoi il est important de combattre ces vices par la pratique des vertus, en particulier de la charité, qui implique l'intérêt de cultiver sa relation avec le Seigneur à travers la prière, les sacrements, les lectures pieuses, la méditation et les œuvres de miséricorde. C'est ainsi, qu'il sera possible de renforcer sa volonté et agir avec persévérance pour atteindre la sainteté et donc le Ciel.
Source : Aleteia
Trois belles images pour partager sa foi avec des non-croyants
Il est parfois difficile pour des non-croyants de comprendre pourquoi les catholiques croient en Dieu. Voici trois comparaisons simples et originales qui peuvent aider à expliquer sa foi.Amis, proches ou collègues peuvent avoir des croyances ou des rapports à Dieu très différents des siens. Si certaines personnes peuvent comprendre pourquoi un catholique croit en Dieu, et ont même parfois quelques connaissances en la matière, d'autres ne sont tout simplement pas en mesure de saisir la notion de foi.
Pour expliquer ses convictions religieuses, recourir à des images simples, peut se révéler très efficace. Voici quelques idées qui pourraient rendre les choses un peu moins abstraites pour les non-croyants et qui leur permettront de comprendre votre foi. Qui sait, ils pourraient même être intrigués et vouloir vraiment s'y intéresser ?
1 LA MEILLEURE CONNEXION WIFI
Croire en Dieu, c'est un peu comme croire au WiFi : on ne le voit pas, mais quand on se connecte, il se passe des choses incroyables ! Tout comme le WiFi, Dieu est toujours disponible, il est toujours présent, attendant que vous vous connectiez. C'est comme avoir le soutien constant d'un ami qu'on ne peut pas voir mais qui est toujours là pour échanger avec vous. Pour se connecter à ce WiFi céleste, le mot de passe, c'est la prière !
2 LE MEILLEUR GPS
Si certaines personnes trouvent du réconfort à observer le ciel et les étoiles, d'autres peuvent trouver du réconfort en sachant que Dieu veut pour chacun un chemin de bonheur qui dépasse ses plus grands rêves. Avoir la foi, c'est comme avoir un GPS pour votre âme. Lorsque vous prenez un mauvais virage, vous savez que Dieu vous remettra sur le droit chemin. Avoir la foi, c'est se laisser guider par Lui.
3 UN PUZZLE DIVIN
Pour expliquer sa foi à ses amis, il est possible également de décrire la vie est comme un gigantesque puzzle. Dieu seul connaît le dessin qui est sur le couvercle de la boîte. Pour le moment, on ne peut pas voir toute l'image, mais juste quelques pièces. Cependant, les catholiques sont confiants sur le fait que, à la fin de leur vie, ce sera un magnifique chef-d'œuvre.
Ces explications peuvent paraître un peu naïves. Mais elles rendront pour celui écoute la notion de foi plus compréhensible. Elles peuvent même être des exemples utiles à donner à ses enfants.
Source : Aleteia
Ces objets que tous les foyers catholiques devraient avoir chez eux
Cette liste non exhaustive vous encouragera peut-être à avoir certains de ces objets sacrés chez vous.
Chaque chrétien cherche, tout au long de sa vie, à approfondir sa foi et sa relation au Christ. Si le comportement des chrétiens doit refléter leur foi, ils disposent également d'un certain nombre d'outils pour les aider à grandir en sainteté. Il est tout à fait normal qu'un foyer ne les ait pas tous, mais cette liste d'objets pourra inciter les foyers à s'en procurer quelques uns.
1 UNE BIBLE
C'est le livre fondamental pour les catholiques et tous les chrétiens. Il est important d'avoir une Bible dans votre foyer à lire et à méditer. Encore mieux : la laisser accessible et ouverte dans votre coin prière permet à toute la famille de pouvoir la lire facilement au quotidien. Parfois, c'est un livre que les familles se passent de génération en génération, avec des passages soulignés par des êtres chers qui nous ont précédés. Si vous n'avez pas la chance d'avoir une telle Bible dans votre famille, vous pouvez alors commencer la tradition dès maintenant et commencer à marquer votre Bible pour les générations futures.
2 UN CRUCIFIX
Le crucifix est un symbole essentiel pour tous les catholiques, rappelant le sacrifice de Jésus sur la croix. Si vous voulez une alternative, une simple croix peut également être un puissant symbole de foi. Vous pouvez peut-être en mettre une dans votre coin de prière ou en avoir plusieurs dans la maison pour vous rappeler constamment de l'importance de votre foi dans la vie quotidienne.
3 UN CHAPELET
Les chapelets rappellent l'importance de la prière et la puissante intercession de la Vierge Marie. Vous pouvez en avoir plusieurs, en perles ou en bois, bénis par des prêtres, et les garder dans différents endroits de votre maison, près de statues religieuses, ou dans votre coin prière. Vous pouvez également en garder dans votre veste ou dans votre sac à main lorsque vous sortez de chez vous.
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4 DE L'EAU BÉNITE
De nombreux foyers catholiques ont de l'eau bénite qu'ils utilisent pour bénir la famille ou les différentes pièces de la maison, afin de demander la protection de Dieu.
5 DES ICÔNES
Il est commun de voir des images de saints, de la Vierge Marie ou de Jésus dans les foyers catholiques. Elles rappellent aux croyants leur présence spirituelle et leur intercession puissante. Vous avez peut-être un saint préféré ou un saint patron : avoir son image peut donc vous encourager à le prier et à vous rappeler constamment sa vie vertueuse.
6 UN MISSEL
Avoir un missel ou un livre de prières peut donner une structure à votre prière personnelle et familiale en vous donnant, par exemple, la possibilité de prier la liturgie des heures avec l'Église tout entière. Pour cela, vous pouvez aussi vous abonner à la revue mensuelle Magnificat.
7 DES SACRAMENTAUX
Ce sont des objets bénis par un prêtre et utilisés dans des dévotions particulières, comme le scapulaire ou les médailles religieuses. Souvent, ceux-ci sont offerts en cadeau à l'occasion du baptême d'un enfant ou d'une première communion. Dans certains foyers, en particulier ceux dont les membres de la famille sont malades ou âgés, avoir des sacramentaux ancrés dans la tradition, comme l'huile bénie ou le sel béni peut être une grande source de réconfort et, utilisés avec foi, ils peuvent aider à vivre une vie toujours plus proche de Dieu.
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8 DES BOUGIES
Cherchez des bougies spécialement destinées à la prière et que vous pouvez installer dans vos foyers et allumer lors de votre prière personnelle ou familiale. Elles sont souvent à l'effigie de saints ou de symboles religieux.
9 UN CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE
Le catéchisme fournit une explication rationnelle et structurée de la foi et des enseignements de l'Église catholique. Il est utile de s'y référer de temps en temps pour avoir un rappel des enseignements, notamment lorsqu'il y a des changements en cours dans la société et que vous souhaitez connaître le point de vue de l'Église.
10 DE L'ENCENS ET UN ENCENSOIR
Certains foyers catholiques utilisent de l'encens pendant la prière ou lors d'occasions spéciales, pour créer un sentiment de solennité ou une atmosphère de recueillement. La senteur de l'encens évoquera sûrement en vous ce même esprit de prière que vous ressentez lorsque vous êtes à l'église.
Ce dimanche 15 octobre, notre Doyen, l'abbé André Minet est venu à Tertre célébrer l'envoi en mission de notre EAP pour les 4 prochaines années. Il nous a gentiment transmis son homélie que nous vous partageons ci-dessous :
ENVOI DE L'UNITÉ PASTORALE DE TERTRE
Liturgie du 28ème dimanche ordinaire A
Eglise de Tertre, le 15 octobre 2023
"Un double appel pour notre Eglise : s'assembler et aller à la croisée des chemins
Les temps qui courent sont marqués par la méfiance et le repli du chacun pour soi. Notre époque porte peu à inviter gratuitement et à faire de la place pour ceux qui viennent de loin et qu'on n'attendait pas. La parabole des invités (Matthieu 22,1-10) vient nous secouer dans nos réflexes d'auto-défense qui ne sont en rien porteurs de vie ; elle nous montre que Dieu ne se lasse pas de faire confiance.
Le Seigneur nous appelle tous et toutes, qui que nous soyons, quelle que soit notre histoire, même si elle est parfois compliquée. Il nous lance son invitation : « Venez tout est prêt ». Dans la démarche de foi, c'est toujours Dieu qui fait le premier pas. Il vient à notre rencontre, il frappe à la porte de notre cœur et nous convie à partager la table de son Royaume où il veut tous nous rassembler.
Si Dieu nous appelle, ce n'est pas parce que nous serions les meilleurs, les plus forts. Dieu nous appelle sans d'autre raison que son amour. La démarche de foi c'est d'abord d'entendre le Seigneur nous dire « Je crois en toi ! Je t'invite chez moi ! » Et devant une telle déclaration, nous n'avons qu'à nous émerveiller parce que Dieu vient nous chercher pour nous dire qu'il croit en nous et qu'il veut notre bonheur. Devant une telle confiance que Dieu nous manifeste, notre réponse est de lui dire : « Seigneur, je crois en toi qui crois en moi !»
« Venez tout est prêt » l'invitation est adressée à tous, mais peu répondent : c'est ce qu'illustre la parabole qu'on vient d'entendre. Dieu veut vivre en communion avec l'humanité tout entière, tous ont une place à la table de son royaume mais beaucoup ne répondent pas pour toutes sortes de raisons. Cela n'arrête pas le projet de Dieu, il relance son appel : si les invités ne viennent pas, il accueillera les pauvres et les petits. Être croyant, ce n'est pas s'estimer être meilleur que les autres, c'est tout simplement nous réjouir de ce que le Seigneur est venu nous chercher là où nous étions. Comme nous le disons chaque fois avant de recevoir l'Eucharistie, le chrétien est celui qui n'aura jamais fini de dire ; « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri ! »
Mais revenons à la parabole qu'on a entendue. La finale de l'histoire peut nous étonner quand on voit le roi reprocher à un convive de ne pas avoir revêtu l'habit de noces ; et il le met dehors ! Etonnante réaction qui semble contredire la générosité de l'invitation. Qu'est-ce que cela signifie ? Jésus veut nous dire que nous ne sommes pas plus avancés d'avoir répondu à son appel, si c'est pour ne pas nous conduire en conséquence. Se laisser accueillir par le Seigneur et se tenir en sa présence comme s'il n'existait pas, cela n'est pas mieux que refuser son invitation. Répondre à une invitation implique de correspondre à l'appel reçu. Nous courons souvent le risque de nous comporter comme des gens arrivés, installés dans l'Eglise, en oubliant que si nous y sommes, c'est sans aucun mérite de notre part mais parce que le Seigneur a envoyé ses serviteurs nous ramasser, sur les places et les chemins, tels qu'ils nous ont trouvés, bons et moins bons. Ce choix surprenant ne dispense pas d'honorer comme il convient une telle invitation.
Se comporter comme des invités dignes, c'est ce que la parabole de Jésus appelle porter le vêtement de noce. Ceux qui portent le nom de chrétiens ont à « se changer » en conformant leur vie à celle du Christ. On connaît le mot de saint Paul : Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ (Ga 3,27). Le manteau de fête du chrétien, c'est notre être transfiguré par le lien qui nous unit à Jésus. Lors du baptême, Dieu nous relève de notre faiblesse, il nous revêt du manteau de sa miséricorde, il nous donne en partage le pain de sa présence qui fait de nous des disciples-missionnaires. Une telle invitation à la table du Royaume doit nous faire nous lever dans un élan fraternel pour aller à notre tour à la croisée des chemins afin de relayer la Bonne Nouvelle de Dieu qui veut rassembler tous les hommes dans la paix de son amour.
Vous qui faites partie de l'Unité pastorale de Tertre et qui êtes ici rassemblés, vous avez en commun d'avoir été invités par le Seigneur. Nos communautés, nos paroisses sont des assemblées d'appelés. C'est le Seigneur qui nous rassemble dans la diversité de nos charismes et de nos vocations. Dans l'Eglise, il n'y a pas des grandes et des petites places, il y a la place de chacun selon l'appel du Seigneur. Chacun pour notre part, nous sommes invités à être acteurs et actrices de la mission : prêtres et diacres, hommes et femmes, jeunes et adultes, nous avons tous et toutes notre place dans l'Eglise. Et dans la diversité et la complémentarité de ce que nous sommes, nous avons à être une Eglise accueillante et appelante, une Eglise qui invite toutes les personnes de bonne volonté à découvrir l'Evangile comme une source qui nous fait vivre et qui inspire notre action pour bâtir tous ensemble un monde meilleur, plus juste et plus fraternel."
André Minet
Doyen de Mons-Borinage
Les cinq vitamines indispensables pour être un bon missionnaire
Un bon missionnaire est un missionnaire en bonne santé. Voici les cinq essentiels à vivre de manière progressive et coordonnée pour être un vrai apôtre du Christ.
« Tout chrétien est appelé à être un missionnaire et un témoin du Christ », a déclaré le pape François dans son message pour la Journée missionnaire mondiale le 23 octobre 2022. « Et l'Église, communauté des disciples du Christ, n'a d'autre mission que celle d'évangéliser le monde en témoignant du Christ. L'identité de l'Église est d'évangéliser. » En effet, Jésus dit :
« C'est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jn 15, 16).
Mais pour bien accomplir cette mission, il faut être en bonne santé. Et pour y parvenir, il est bon d'avoir recours aux cinq essentiels, cinq vitamines que décrit le père Emmanuel Gosset dans son ouvrage Heureux comme missionnaire (ed. Première Partie). Attention néanmoins à ne pas privilégier l'une ou l'autre de ces vitamines, il est important de s'abreuver à ces cinq sources de manière équilibrée. Ne dit-on pas qu'il faut manger de tout et de manière équilibrée pour être en bonne santé et en croissance ! Voici les vitamines A, B, C, D et E de tout missionnaire.
A COMME ADORATION
A comme aimer Dieu, se tenir en sa présence, se laisser aimer par Lui. C'est-à-dire prier, célébrer, louer, rendre grâce personnellement, en petit groupe ou en communauté. « Autrement dit, il s'agit d'être connecté à Dieu », indique le père Emmanuel Gosset.
B COMME BELLE COMMUNAUTÉ
Il s'agit de vivre l'amour du prochain et de soi-même, l'accueil et le soutien mutuel dans des petits groupes d'Église à taille familiale (équipe, maisonnée). Cette fraternité favorise l'insertion dans la communauté. Nous sommes tous frères et sœurs des autres disciples du Christ. Il faut donc pratiquer l'amour fraternel qui devient ainsi un témoignage.
C COMME CONFIGURATION AU CHRIST
Il faut sans cesse poursuivre la conversion de son cœur, développer son intelligence de la foi, discerner et cultiver ses talents et charismes, car comme le précise le père Emmanuel Gosset nous n'avons « jamais fini de se laisser transformer par l'Esprit saint, par des catéchèses, par des enseignements – en présentiel ou en ligne – mais aussi spécialement par les sacrements et au plus haut point dans l'Eucharistie ».
D COMME DÉVOUEMENT
Si les trois premières vitamines se vivent dans l'Église, celle-ci s'exerce à la fois à l'intérieur et à l'extérieur. « L'engagement de chaque disciple contribuera pour une part à l'édification de la communauté chrétienne – mais à condition que le charisme de chacun soit discerné et accueilli par les responsables – et d'autre part à la construction d'un monde plus juste à ces deux formes d'engagement, simultanément et dans le temps », prévient le père Emmanuel Gosset. Ainsi certains pourront fleurir leur église tandis que d'autres se verront plutôt bénévoles au Secours Catholique.
E COMME ÉVANGÉLISER
Évangéliser, c'est annoncer Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous (le kérygme) à ceux qui ne le connaissent pas. Conduire à Lui. Faire découvrir son amour. Mais « cette vitamine exige d'adopter un style « en sortie » qui suppose d'avoir intégré les quatre vitamines précédentes », prévient le père Emmanuel Gosset. Mais attention, il est vain de prétendre « évangéliser » autrui si nous ne sommes pas nous-même évangélisés par la rencontre personnelle avec Dieu.